Suicide des policiers: le combat d'une mère pour lever un tabou

Patricia Cordier dont le fils s'est suicidé se bat depuis des années pour qu'une meilleure prévention soit mise en place par le ministère de l'Intérieur. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Plus d'une fois sur deux, ils mettent fin à leur jour avec leur arme de service. Chaque année, une moyenne de 42 policiers se suicident, soit 35 pour 10.000 agents. Cette statistique est bien au-dessus de celui du reste de la population (lire l'état des lieux du suicide en France).
Depuis le suicide de son fils le 17 octobre 2008, Patricia Cordier se bat pour faire bouger les lignes et faire en sorte que le ministère de l'Intérieur reconnaisse l'ampleur du problème.
Le danger: réarmer des policiers encore dépressifs
Selon elle, il n'est pas logique que son fils David, un ancien gardien de la paix en dépression sévère à l'époque des faits, soit passé à l'acte seulement quinze jours après avoir réintégré le service et récupéré son arme. "Les gens qui réarment n'ont pas le droit de consulter les dossiers médicaux, ils ne peuvent se fier qu'à ce que la personne va leur dire", explique-t-elle.
Cette mère de famille a lancé une pétition via change.org pour exiger un "plan de prévention ambitieux". L'appel est directement lancé au ministre de l'Intérieur: "Manuel Valls, agissez pour stopper les suicides de policiers".
De leur côté, les syndicats dénoncent un manque cruel de moyens avec 60 psychologues affectés à la prise en charge des représentants des forces de l’ordre sur l'ensemble des territoires, soit 1 praticien pour 2.200 fonctionnaires.