Mort de Lucas: l'adolescent avait évoqué sa volonté de se suicider dans son journal intime
Le suicide de Lucas, 13 ans, est-il lié au harcèlement que l'adolescent subissait au collège? "Il convient d'être prudent sur le lien de causalité", a prévenu ce vendredi le procureur de la République d'Epinal, Frédéric Nahon, lors d'une conférence de presse. L'enquête préliminaire ouverte ce mercredi pour "harcèlement sur mineur de 15 ans" et "harcèlement scolaire" devra établir si des éléments permettent d'affirmer, ou pas, qu'un acharnement moral a conduit l'adolescent à mettre fin à ses jours.
"L'objet de notre enquête est de confirmer la réalité des faits de harcèlement, leur durée, ainsi que le contenu exact des propos et des comportements dénoncés. Les investigations s'attacheront à vérifier le lien de causalité entre ces faits et le suicide", a développé Frédéric Nahon.
Le magistrat a également rappelé que le harcèlement scolaire est sanctionné d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison quand celui-ci a entraîné le suicide de la victime.
Un mot retrouvé dans le journal intime de l'adolescent
À ce stade, les premières constations et l'autopsie établissent que Lucas s'est suicidé par pendaison le 7 janvier dernier au domicile familial à Golbey, dans les Vosges.
"Lucas avait laissé un mot dans son journal intime expliquant sa volonté de mettre fin à ses jours (...) mais il ne fait pas référence au harcèlement", a précisé le procureur, soulignant que le journal est toujours en cours d'analyse.
Les premières auditions de témoins ont toutefois révélé l'existence, depuis la rentrée de septembre, de moqueries et d'insultes que Lucas, 13 ans, subissait de la part d'élèves de son collège en raison de son homosexualité. Sa famille avait déjà signalé la situation à l'Education nationale sans pour autant déposer plainte.
"L'heure est au chagrin"
"Les parents de Lucas font un lien entre ce qu'il a évoqué [les moqueries, ndlr] et son suicide mais la famille attend les résultats de l'enquête", a commenté leur avocate, Me Catherine Faivre, à la sortie de la conférence de presse.
L'avocate a souligné qu'à ce jour, "l'heure est au chagrin" pour la famille qui enterrera son fils ce samedi "dans la plus stricte intimité".