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Police-Justice

Suicide de Caroline Grandjean: les obsèques de la directrice d’école ont lieu ce jeudi

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Caroline Grandjean, directrice d'une école primaire dans le Cantal, avait été victime d'un harcèlement homophobe sur plusieurs mois entre 2023 et 2024. Elle a mis fin à ses jours le jour de la rentrée scolaire, lundi 1er septembre.

Les obsèques de Caroline Grandjean, directrice d'une école du Cantal qui s'est suicidée lundi 1er septembre, jour de la rentrée scolaire, se dérouleront ce jeudi à 12 heures. Ils auront dans la ville de Saint-Cernin, précise Le Parisien.

Le Syndicat des directrices et directeurs d'école (S2DE) a invité les directeurs d'école à observer une minute de silence en hommage à celle qui est devenue "le symbole du monde enseignant". Il les convie également à afficher devant leur établissement une vignette du dessinateur Remedium, qui avait partagé l'histoire de Caroline Grandjean dans une BD publiée sur les réseaux sociaux en janvier dernier.

Directrice d'une école à classe unique à Moussages, à une dizaine de kilomètres d'Anglards-de-Salers, Caroline Grandjean, 42 ans, a été retrouvée morte lundi matin, jour de la rentrée scolaire, à Anglards-de-Salers (Cantal) près de son domicile.

Une cagnotte en soutien à la famille

La directrice d'école a mis fin à ses jours après des mois de harcèlement homophobe. Au cours de l'année 2023-2024, elle avait découvert un tag homophobe "sale gouine" et reçu une lettre anonyme avec des menaces de mort concernant son orientation sexuelle. Elle avait déposé plainte, informant les parents d'élèves de la situation.

Selon la BD de Remedium, elle n'avait reçu "aucun soutien" des parents d'élèves ou de la mairie, qui s'étaient plaints "auprès de l'inspection d'avoir été mis mal à l'aise par le message de Caroline".

Après plusieurs plaintes déposées, la directrice avait fini par quitter son poste, dénonçant, auprès de Remedium, l'indifférence de l'Éducation nationale et la violence, à son encontre, de l'institution qui voulait la changer d'établissement contre son gré.

La disparition de la quadragénaire, le jour de la rentrée scolaire, a suscité un vif émoi auprès des communautés enseignante et homosexuelle. "Broyée par l'institution, par son village, par ses par. d'élèves, elle avait écrit sur un groupe de directeurs: 'Lundi... sera bien plus difficile pour moi que pour vous'. Nous sommes dévastés", a écrit le syndicat S2DE sur X.

La FSU-SNUipp, principal syndicat du primaire, a lui souligné que Caroline Grandjean "a mis fin à ses jours, après de longs mois de harcèlement lesbophobe sur son lieu de travail", réclamant l'ouverture d'une enquête administrative.

Pour faire la lumière sur ce drame, la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne a annoncé avoir saisi l'inspection générale. Elle s'est dit également "profondément touchée par le décès tragique" de la professeure.

Une cagnotte en ligne a depuis été ouverte en soutien à la famille de Caroline. Elle a déjà recueilli plus de 13.000 euros.

Orlane Edouard