Strasbourg: un homme jugé pour des incendies racistes

Un militant identitaire, accusé d'avoir mis le feu à trois logements pour des raisons racistes, est jugé aux assises de Strasbourg. - -
Militant de l'extrême droite identitaire, Laurent Roeckel a avoué être à l'origine de trois incendies de logements de familles turques à Vendenheim, en banlieue de Strasbourg. Son procès s'est ouvert lundi devant la cour d'assises de Strasbourg. Il comparaît pour "destruction par incendie" à caractère raciste. Le verdict doit être rendu mardi.
Lors de l'instruction, l'accusé a avoué avoir provoqué des débuts d'incendie dans trois logements occupés par des familles d'origine turque, à Vendenheim en banlieue de Strasbourg, en octobre et novembre 2010.
Le feu avait été allumé dans des poubelles placées contre les façades des maisons. Les familles concernées avaient été réveillées au milieu de la nuit par l'incendie et avaient dû évacuer leur logement en urgence. Personne n'avait été blessé. Dans l'un des cas, des croix gammées avaient été tracées sur un muret.
Jamais eu de travail, "sauf le vol"
L'accusé a expliqué lors de l'interrogatoire avoir considéré, vers l'âge de 23 ans, qu'il n'était "plus possible de traîner avec des étrangers" car "c'était incompatible avec ses opinions politiques". Tout en affirmant ne plus avoir d'opinion depuis son incarcération il y a deux ans, il a reconnu qu'auparavant il était "d'extrême droite, identitaire".
L'instruction et la première matinée d'audience ont esquissé le portrait d'un jeune homme solitaire, à la scolarité chaotique et qui n'a jamais eu de travail "sauf le vol". "Je n'ai jamais quitté le milieu de la délinquance jusqu'à mon incarcération", a résumé l'accusé devant la cour.
Aux enquêteurs, il a déclaré aimer le "rock identitaire français", se reconnaître dans le parti régionaliste d'extrême droite "Alsace d'abord", et a clairement reconnu le caractère xénophobe de ses actes. L'enquête a également établi qu'à l'époque des faits il avait l'habitude de constituer chez lui des statistiques sur la présence des étrangers en Alsace.