Soupçonnées d'avoir soustrait 980.000 euros à une octogénaire

Deux soeurs de 55 et 58 ans, auxiliaires de vie de la banlieue rouennaise, menaient grand train depuis trois ans: embauchées par une octogénaire fortunée, elles sont soupçonnées de lui avoir soustrait 980.000 euros en trois ans, et font désormais l'objet d'une enquête pour abus de faiblesse, ont indiqué jeudi des sources policière et judiciaire.
En septembre dernier, un conseiller en patrimoine de la riche veuve, demeurant à Mont-Saint-Aignan, a alerté la police. Il s'étonnait que les comptes bien garnis de sa cliente soient fréquemment à découvert.
L'une des deux soeurs avait connu la vieille dame en travaillant chez elle comme salariée d'une société d'aide à domicile. Puis elle lui avait fait signer un contrat personnel prévoyant 90 heures de travail au tarif de 16 euros de l'heure. Elle avait fait ensuite embaucher sa soeur pour mieux profiter des largesses de la vieille dame.
Ne rencontrant aucune difficulté à faire signer à leur patronne de nombreux chèques, les deux employées menaient grand train et en faisaient profiter leur famille: l'une a acheté un appartement à Paris, dans le 16e arrondissement, pour son fils, lui a payé des études, des voyages et une voiture de luxe.
Les deux soeurs resteront de toute façon dans le collimateur de la justice. La plus jeune est soupçonnée d'avoir escroqué l'assurance maladie de 50.000 euros pour des indemnités journalières, en parallèle à son travail. Et les deux auraient touché des indemnités de chômage à partir de septembre dernier, quand l'affaire a été découverte.