Soupçon d'emplois fictifs: perquisition au siège du MoDem

Photo d'illustration - AFP Archives
Une perquisition est en cours au siège du MoDem à Paris, dans le cadre de l'affaire dite des emplois fictifs. Le MoDem est soupçonné d'avoir fait payer par le Parlement européen des collaborateurs travaillant en fait pour le seul compte du parti. Une enquête préliminaire a été ouverte le 9 juin après le signalement auprès du parquet de Paris d'un ancien salarié du MoDem, qui avait envoyé six élus au Parlement de Strasbourg entre 2009 et 2014. Puis le parquet de Paris a ouvert fin juillet une information judiciaire contre X pour "abus de confiance, recel d'abus de confiance et escroqueries".
L'enquête s'appuie notamment sur un témoignage adressé à la justice par un ancien salarié, Matthieu Lamarre. Engagé à temps plein en décembre 2010 comme "responsable web et réseaux sociaux" du parti, il avait immédiatement signé un avenant de détachement auprès de l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias.
"Un obstacle artificiel" pour Bayrou
En juin dernier, François Bayrou avait reconnu des "recasages de salariés" locaux au Parlement européen. Mais il avait assuré que l’emploi au MoDem était "normal, régulier et légal". Début septembre, le président du MoDem avait affirmé que cette affaire était "un obstacle artificiel, inventé". Il avait alors indiqué qu'il n'avait pas été "informé, convoqué ou entendu". L'affaire avait précipité le départ de François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard du tout premier gouvernement d'Edouard Philippe.
Les policiers de l'office anticorruption ont entendu plusieurs personnes, dont l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias, Matthieu Lamarre, Isabelle Sicart et Karine Aouadj, deux assistantes parlementaires, ainsi que l'ex-députée européenne Corinne Lepage.