Sollacaro : son fils met en cause la police

Paul Sollacaro a déclaré : "A force de jouer les apprentis sorciers, le thermomètre a explosé." - -
Dans Le Parisien, le fils de l’avocat corse Antoine Sollacaro pointe du doigt la police. Paul Sollacaro accuse les forces de l'ordre d’avoir transformé son père "en cible potentielle".
"Les services de police sont responsables de sa mort", insiste-t-il dans cette interview.
"Que ce soit en garde à vue ou sur procès-verbal, certains enquêteurs ont honteusement caricaturé les avocats. A la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée, chargée des dossiers de crime organisé), on les a présentés comme les avocats de tel ou tel clan, voire comme les complices de leurs clients ! A force de jouer les apprentis sorciers, le thermomètre a explosé, en l’occurrence au visage de ma famille", assène-t-il.
"Ici, il a fallu qu'on tue un avocat"
"Je veux une enquête parlementaire sur le fonctionnement de la Jirs. Je souhaite aussi que le ministre de l'Intérieur saisisse l'inspection générale des services", ajoute-t-il.
Me Paul Sollacaro a également déploré que la situation en Corse n'intéresse pas les autorités politiques "malgré la succession d'assassinats qui a fait battre tous les records de meurtres".
"A Marseille, où la situation est moins pire, les réactions se multiplient. Ici, il a fallu qu'on tue un avocat, qu'une barrière tombe, pour qu'on se rende compte à quel point la situation est folle. Cela me scandalise", conclut-il.
Le meurtre de Me Sollacaro, le quinzième assassinat en Corse depuis janvier, a jeté une lumière crue sur la litanie des règlements de comptes dans l'île: avec une moyenne annuelle de 16 homicides depuis 20 ans, la Corse est devenue la région la plus criminogène d'Europe, compte tenu de sa population.