« Shitland » : jusqu’à 7 ans de prison ferme pour les prévenus

La cité des Boullereaux à Champigny-sur-Marne, attiraient des clients venus de toute l'Ile-de-France, voire au-delà, pour venir s'y approvisionner en résine de cannabis. - -
Ils avaient surnommé leur quartier « Shitland ». Le tribunal correctionnel de Créteil a prononcé jeudi des peines allant de 12 mois avec sursis à 7 ans ferme dans le premier procès consacré au « supermarché du cannabis », situé dans la cité des Boullereaux à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Les peines les plus lourdes de trois à sept ans ferme ont été assorties de mandats d'arrêt, les prévenus n'étant pas présents au moment de l'énoncé du jugement. Elles visent principalement quatre membres de la famille suspectée d'être au cœur du trafic.
Du sursis pour les « nourrices »
Les autres condamnés ont bénéficié de relaxe partielle pour les faits qui leur étaient reprochés. Aucun mandat de dépôt n'a été prononcé à l'issue de l'audience. Les « nourrices » chargées de garder la drogue, ont toutes été condamnées à des peines de prison avec sursis entre 12 et 15 mois. Le parquet avait requis mercredi des peines allant de six mois à huit ans ferme, à l'encontre des 20 prévenus.
Du guetteur à la tête de réseau en passant par les « nourrices », 21 personnes étaient citées à comparaître depuis mardi devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Créteil, pour leur implications présumée dans ce réseau de trafic d'herbe et de résine de cannabis dans le Val-de-Marne.
Les quatre tours de la cité des Boullereaux attiraient des clients venus de toute l'Ile-de-France, voire au-delà, qui n'hésitaient pas à faire une centaine de kilomètres pour venir s'y approvisionner.
10 000 euros par jour
Parties communes dégradées, appartements squattés, peur des représailles, contrôles permanents des allées et venues: les habitants de la cité ont vécu sous le joug des trafiquants à la tête d'un juteux commerce, drainant 7 jours sur 7 une centaine de clients en moyenne pour un chiffre d'affaires dont la fourchette basse est estimée à 10 000 euros par jour.
Ce premier procès sera suivi la semaine suivante d'un deuxième acte consacré aux Boullereaux, du 8 au 12 avril, correspondant à un deuxième coup de filet policier dans le quartier. En tout, ce sont près d'une quarantaine de personnes qui sont poursuivies lors des deux procès, parmi lesquelles les membres d'une même famille soupçonnés d'être au cœur du trafic.