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Police-Justice

Seine-Saint-Denis: un office HLM assigne l’Etat en justice pour obtenir un renfort de policiers

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L'Office publique de Plaine Commune a décidé d'assigner l'Etat devant le tribunal administratif pour rupture d'égalité et détérioration de la sécurité. Pour l'organisme, l'Etat ne mobilise pas assez de policiers dans certains quartiers confrontés notamment aux trafics de drogue et violences.

L'Etat ne remplirait pas son rôle. Pour l'Office publique de Plaine Commune qui a décidé d'assigner l'Etat en justice, les gardiens d'immeubles ne peuvent pas se substituer aux policiers pour assurer la sécurité. 

Une situation face à laquelle se retrouveraient confrontés les gardiens dans certains quartiers de Seine-Saint-Denis, notamment à cause des trafics de drogue. Stéphane Peu, adjoint à la mairie de Saint-Denis et président de l'office HLM veut avec cette action en justice lancer "un cri d'alarme" et parle de discrimination. Il y aurait d'après lui un policier pour 400 habitants à Saint-Denis quand il y en a "un pour 200 dans les arrondissements parisiens".

"Nous considérons que sur ce territoire, la République ne traite pas à égalité les citoyens qui y vivent (...). Les gens n'en peuvent plus, ils finissent par douter des raisons de cette inégalité de traitement. La question n'est pas seulement de constater des différences en matière de sécurité mais c'est l'incompréhension sur le fait que les moyens affectés aux missions régaliennes de l'Etat sont inférieurs à ce que l'Etat affecte ailleurs", dénonce-t-il sur BFM Paris.

"Un citoyen d'ici vaudrait deux fois moins qu'un citoyen d'ailleurs?"

A l'origine de la grogne, un fait divers survenu cet été. En août dernier, deux enfants de 9 et 12 ans sont blessés par une balle perdue au pied de la cité Pablo Neruda à Saint-Denis. Pour l'Office public, l'Etat manque à ses obligations de sécurité. Pour Stéphane Peu, il y a urgence, les habitants redoutent les agressions et n'osent plus rentrer tard chez eux. "Au nom de quoi un citoyen d'ici vaudrait deux fois moins qu'un citoyen d'ailleurs, dans une république qui est censée traiter tout le monde à égalité", déplore encore Stéphane Peu.

L'office HLM assure avoir à plusieurs reprises contacté les autorités pour demander un renfort de policiers sur les sept communes et 18.000 logements qu'il gère, sans réponse, d'où sa décision d'assigner l'Etat devant le tribunal de Montreuil. Il réclame une augmentation de 500 à 700 policiers.

C. B avec Raphaël Maillochon et Ariane Limozin