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Police-Justice

Seine-Saint-Denis: cinq plaintes déposées après des soupçons de fraude au sein de l'office HLM de Bobigny

Des plaintes visant Jonathan Berrebi ont été déposées auprès du parquet de Bobigny

Des plaintes visant Jonathan Berrebi ont été déposées auprès du parquet de Bobigny - Philippe LOPEZ / AFP

Le nouveau maire de la commune soupçonne son prédécesseur et l'ancien président de l'organisme HLM de la ville d'avoir réalisé des opérations illégales.

Le maire communiste de Bobigny et le président de l'organisme HLM de la ville ont annoncé ce mardi avoir déposé cinq plaintes auprès du parquet de Bobigny pour des soupçons d'opérations illégales pendant la précédente mandature de cette ville de Seine-saint-Denis.

"Cinq plaintes pénales, auxquelles je m'associe en tant que maire de Bobigny ont été posées pour favoritisme, détournement de biens et fonds publics, prise illégale d'intérêts, faux, usage de faux et escroquerie", a résumé le maire PCF Abdel Sadi en conférence de presse, à la suite de révélations de Mediapart parues vendredi.

Ces plaintes, déposées début octobre, "ne sont pas encore parvenues au magistrat chargé de ce contentieux", a indiqué le parquet. Elles visent en particulier Jonathan Berrebi, ancien président de l'OPH, mais également pour certaines l'ancien maire centriste Stéphane de Paoli et Christian Bartholmé, son premier adjoint défait aux dernières municipales, a déclaré Mohamed Aissani, nouveau président de cet office.

Travaux et vente d'immeuble

L'une d'elles concerne des travaux d'isolation extérieure sur des immeubles de deux cités, sur lesquels pèsent de "très forts soupçons sur l'irrégularité" du marché public, menant à "un surcoût de près de dix millions d'euros", a-t-il détaillé.

Mohamed Aissani impute également à son prédécesseur la vente irrégulière d'un immeuble en-dessous du prix pour "un préjudice d'environ 400.000 euros", "la décision de repeindre 43 cages d'escaliers" en 2019 avec une sur-facturation en échafaudages, toilettes et réfectoires de chantier, ou encore du favoritisme dans l'attribution de certains marchés publics.

"C'est autant d'argent qui ne servira pas pour l'avenir" de l'organisme, s'est-il alarmé, qualifiant ces pratiques présumées de "pillage en bande organisée" qui fragilisent la situation financière et pénalisent locataires et nombreux demandeurs de logement social.

Des accusations "infondées"

Contacté par l'AFP, Jonathan Berrebi dénonce des accusations "infondées" visant à faire du "sensationnalisme".

"C'est surtout de la communication politique de début de mandat", a-t-il déclaré, estimant avoir respecté les procédures d'attribution des marchés publics et n'avoir "rien à cacher".

Le fonctionnement de l'OPH, qui gère 3900 logements de cette ville populaire de Seine-Saint-Denis, fait déjà l'objet d'une enquête préliminaire pilotée depuis "plusieurs mois" par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), selon une source proche du dossier.

Par ailleurs, la même BRDE enquête toujours sur la gestion de la mairie de Bobigny. Des perquisitions avaient eu lieu en mai 2019, dans le sillage d'un rapport de la Chambre régionale des comptes publié en 2018, qui pointait notamment de "nombreuses lacunes ou irrégularités" dans la gestion du personnel.

Mélanie Rostagnat avec AFP Journaliste BFMTV