Sécurité routière: la "vidéo police" se développe à Paris
Un simple zoom sur la plaque d'immatriculation fautive et le tour est joué. Déjà appliquée depuis deux ans sur 14 grands axes routiers de Paris, la vidéoverbalisation va être étendues à 34 autres voies (Boulevard Magenta, Grands boulevards, avenue de Versailles notamment) et à huit carrefours (comme la place Denfert-Rochereau ou la porte Maillot) identifiés comme dangereux pour un total de près de 100 kilomètres au sein de la capitale. En clair, finis les arrêts en double file (135 euros d'amende) ou la circulation dans les couloirs du bus (90 euros) qui perturbent la fluidité du trafic dans les rues de la ville.
Depuis son application expérimentale en 2013, la vidéoverbalisation a conduit à dresser deux tiers des 65.000 procès-verbaux édités. En effet, le procédé est très simple: une caméra, pilotée par six policiers basés à la préfecture de police de Paris, repère le contrevenant, photographie la plaque d’immatriculation puis une amende est directement envoyée dans votre boîte aux lettres.
"On ne combat pas le mal"
Efficace donc? "Ce sont des mesurettes", regrette sur BFMTV Jean-Marc Belotti, de l'association des Motards en colère. Il peste surtout contre "Big Brother et la paranoïa de l'Etat" qui ressent le besoin de mettre des caméras de surveillance partout.
L'objectif de cette méthode est "de réguler le trafic" mais "on ne combat pas le mal", poursuit un représentant d'une fédération d'automobilistes. "Paris est congestionné et manque de places de stationnement alors que l'on veut continuer à fermer des voies", déclare-t-il en écho aux voies sur berges que la mairie de Paris envisage de rendre totalement piétonnes.
Toutes les infractions ne sont pas concernées
La "police vidéo" réunit au sein de l'unité de vidéoverbalisation (UVV), et qui profite des quelques 1.200 caméras de la capitale, ne chasse pas que les infractions routières ne nécessitant pas l’interception du conducteur. "D’autres infractions comme les changements de file non signalés ou une vitesse visiblement excessive ne sont pas vidéo-verbalisables", explique au Parisien le lieutenant Rocca, responsable de l’UVV.
Un service où malgré l'usage des caméras, c'est bien l'humain qui décide ou non de la verbalisation de l'usager. D'ailleurs, ses effectifs seront très rapidement renforcés.
En attendant, lundi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve doit dévoiler les mesures préconisées par le Conseil national pour la sécurité routière. On parle notamment de l'expérimentation de tronçons de routes limités à 80 kilomètres/heure au lieu de 90, mais aussi de limiter les possibilités de ne pas payer ses amendes lorsque l'on est pris en défaut par un radar automatique.