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Police-Justice

"Sauvage", "isolé", "déterminé": le procureur détaille le profil troublant du tireur de l'Allier

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Le procureur de la République du tribunal judiciaire de Cusset (Allier), Eric Neveu, a pris la parole lors d'une conférence de presse ce lundi 15 juillet. Il est revenu sur la fusillade survenue samedi 13 juillet à Espinasse-Vozelle. Quatre personnes y ont perdu la vie.

"Sauvage", "isolé", "associable"... Ce lundi 15 juillet, le procureur de la République du tribunal judiciaire de Cusset (Allier), Eric Neveu, a pris la parole à l'occasion d'une conférence de presse. Il est revenu sur le drame survenu samedi soir, lors d'une fusillade à Espinasse-Vozelle où quatre personnes ont trouvé la mort, dont le tireur.

Les faits sont survenus aux alentours de 21 heures, alors qu'une vingtaine de personnes étaient réunies chez l'une des victimes pour fêter ses 20 ans. Pour des raisons qui restent à déterminer, plusieurs personnes se sont rendues chez un voisin situé à 500 mètres, alertées par ce qu'ils pensaient être des cris d'une femme en danger.

"Il leur semblait avoir entendu des cris et des insultes", et ce, bien que les premiers éléments de l'enquête démontrent qu'aucune femme n'était présente chez ledit voisin au moment des faits.

"Détermination" meurtrière

Lorsque ces personnes se sont approché du portail du voisin, un ancien militaire de l'armée de l'Air, elles ont été la cible de tirs au fusil à pompe. Une arme faisant partie d'un véritable arsenal de plusieurs armes, dont plusieurs non déclarées, selon le procureur.

Le récit des faits livré par les premiers éléments de l'enquête brosse un itinéraire meurtrier, où le voisin (dont le nom n'a pas été communiqué) a poursuivi ses victimes pour les tuer une à une. Il a ensuite tiré "à de nombreuses reprises" sur la maison où étaient réfugiés les convives survivants, symbole d'une "détermination du tireur pour tuer".

Le meurtrier a ensuite retourné l'arme contre lui-même et a mis fin à ses jours. Outre les trois morts, quatre en comprenant le tireur, 4 personnes ont été blessées. Elles sont toujours hospitalisées à ce stade, sans "séquelles lourdes".

Un ancien militaire n'ayant jamais servi à l'étranger

À date, aucun élément n'a mis en évidence de conflit de voisinage entre le tueur et ses voisins. L'élément déclencheur aurait été l'entrée des voisins à proximité de la propriété du tireur, qui pouvait l'observer en temps réel en permanence grâce à un important système de vidéo-surveillance. Ce système fera "rapidement l'objet d'analyses", a précisé Eric neveu.

L'homme pouvait par ailleurs observer les images "en temps réel", alors qu'il était en train de jouer à un célèbre jeu de guerre, comme cela était le cas juste avant les faits. Le bruit dégagé par le jeu aurait pu être celui interprété comme des cris de femmes, suggère le procureur.

En détaillant le profil du tueur, le procureur l'a décrit comme "sauvage, isolé, associable". L'ancien militaire n'a jamais servi "en opération extérieure" et avait démarré sa retraite en 20003. Il n'était "ni commando ni tireur d'élite", a-t-il été précisé.

Comment expliquer ce passage à l'acte? Les éléments viennent toujours à manquer. Le tueur était inconnu des services de police, de justice et de renseignement. Il ne présentait pas de troubles mentaux connus. Enfin, l'analyse toxicologique livrera ses secrets dans les prochaines semaines.

Tom Kerkour