Sarkozy : ces affaires qui refont surface

Karachi, la Libye, Bettencourt, l'étau des affaires se resserre autout de l'ancien président. - -
Karachi, Bettencourt, Libye, sondages de l'Elysée : Nicolas Sarkozy, convoqué jeudi à Bordeaux dans le cadre du dossier Bettencourt, est cité dans quatre affaires. Revue de détails.
>> L'affaire Bettencourt
Cette affaire, dans laquelle Nicolas Sarkozy sera entendu jeudi, porte sur des soupçons de financement illégal de la campagne électorale de 2007. Les magistrats bordelais enquêtent sur la base de témoignages d'anciens employés de la milliardaire, affirmant notamment l'avoir vu chez les Bettencourt, début 2007, pour demander de l'argent.
Selon Le Monde, les agendas de Nicolas Sarkozy ont mis en évidence des rencontres à des moments-clés de l'affaire entre l'ex-président et l'ex-procureur de Nanterre Philippe Courroye, saisi du dossier au début des investigations.
Le premier acte judiciaire visant l'ancien chef de l'Etat après la fin de son immunité présidentielle le 15 juin a été la perquisition le 3 juillet à son domicile du XVIe arrondissement de Paris et dans les bureaux mis à sa disposition.
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>> La Libye
Là encore, il s'agit du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. La publication d'un document attribué à un ex-homme de confiance du colonel Kadhafi, faisant état d'un "accord de principe" conclu en 2006 avec Tripoli pour apporter 50 millions d'euros à la campagne du candidat Sarkozy a créé la controverse entre les deux tours de la présidentielle de 2012.
Nicolas Sarkozy a parlé d'"infamie" et porté plainte pour "faux" et "publication de fausses nouvelles" contre Mediapart. Le site a riposté avec une plainte en dénonciation calomnieuse. Aucune enquête judiciaire n'est en cours sur le fond de ce dossier.
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>> Les sondages de l'Elysée
Une enquête préliminaire vient d'être ouverte à Paris après une plainte de l'association Anticor visant indirectement Nicolas Sarkozy et son entourage et portant sur les conditions de passation de sondages commandés par l'Elysée de 2007 à 2012.
Il s'agit de la seconde plainte d'Anticor. La première avait été déposée pour favoritisme en 2010 mais l'instruction d'un juge parisien avait été bloquée par la cour d'appel en raison du régime d'inviolabilité du chef de l'Etat. La Cour de cassation examine mercredi un pourvoi d'Anticor, qui considère que ce régime ne valait que tant que Nicolas Sarkozy était à l'Elysée.
L'association vise plusieurs conventions, notamment celle conclue en 2007 entre l'Elysée, représentée par Emmanuelle Mignon alors directrice de cabinet, et la société Publifact de Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
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>> L'affaire Karachi
Dans cette affaire, les juges enquêtent sur un éventuel financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, par le biais de rétrocommissions présumées, dans le cadre de contrats d'armement. Nicolas Sarkozy était en 1995 ministre du Budget et porte-parole de campagne d'Edouard Balladur. Une note saisie lors d'une perquisition à la Direction des constructions navales (DCN) évoque le feu vert du ministre à la création d'une société offshore, Heine, pour le versement de commissions en marge de ces contrats, légales à l'époque.
La présidence avait assuré en septembre 2011 que "s'agissant de l'affaire dite de Karachi, le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". "Il y a beaucoup d'investigations à réaliser avant son éventuelle audition", estimait récemment un avocat sous couvert d'anonymat.
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