BFMTV
Police-Justice

Saône-et-Loire: une récompense de 10.000 euros pour retrouver celui qui a pendu deux renards

Un renard dans un parc à thème à Frossay, dans l'ouest de la France, le 17 juillet 2018

Un renard dans un parc à thème à Frossay, dans l'ouest de la France, le 17 juillet 2018 - LOIC VENANCE © 2019 AFP

Deux renards ont été retrouvés suspendus au panneau d'entrée dans le village de Drancy-Saint-Loup, en Saône-et-Loire. Une association de protection des animaux offre 10.000 euros à quiconque permet d'identifier l'auteur de cet acte.

Vision d'horreur pour les habitants de Drancy-Saint-Loup, en Saône-et-Loire. Le 28 novembre, tous ceux passant devant le panneau d'entrée de la commune se sont heurtés à une image abjecte: celle de deux renards pendus. Cet acte, considéré comme "honteux" par le maire sans étiquette de la commune Jean-Claude Lhoste, a aussi déclenché l'ire de plusieurs associations et militants pour la défense des animaux et de la biodiversité.

Parmi celles-ci, One Voice a lancé un appel, s’engageant à verser "une prime de 10.000 euros à qui nous permettra d’identifier formellement, au-delà de tout doute raisonnable, les personnes responsables de cet acte abject".

La proposition est formellement explicitée sur le site internet de l'organisme et sur sa page Twitter, sans pour autant préciser l'origine des fonds.

"Monstruosité"

L'association demande à ce que toute information soit transmise sur sa boîte mail. Elle s'engage ensuite à les transférer au procureur de la République "dans le cadre d'une plainte de l'association", assure One Voice.

"Au-delà de la monstruosité de cette mise en scène, ces actes constituent des infractions pénales et ne doivent pas rester impunis", écrit One Voice.

"Le fait d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal (...) est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende. Lorsque les faits ont entraîné la mort de l'animal, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75.000 euros d'amende", prévoit l'article 521-1 du Code pénal.

De son côté, le maire regrette la mauvaise publicité faite à Dracy-Saint-Loup, village situé à 8 km d'Autun, aux confins du Morvan.

"J'aime bien qu'on parle de mon village, mais pas de cette manière, a-t-il déploré à l'AFP. Il y a d'autres choses à raconter sur Dracy, comme la construction en cours d'une voie verte vers Autun."

Jusqu'à un million de renards tués chaque année

Chaque année, entre 600.000 et un million de renards sont tués en France dans le cadre de la chasse à tir ou à courre, le déterrage, le piégeage et les battues administratives, selon l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas).

Depuis un arrêté de 2019, ils figurent parmi les "espèces susceptibles d'occasionner des dégâts (ESOD)", notamment en raison des maladies qu'ils peuvent propager. En dehors des périodes de chasse, ils peuvent donc être piégés ou déterrés toute l'année ou tués sur les terres avicoles ou sur autorisation préfectorale.

Les associations contestent ce classement, vantant notamment leurs vertus écologiques au titre de la régulation des rongeurs qui occasionnent des dégâts sur les cultures et véhiculent d'autres maladies.

Ambre Lepoivre avec AFP Journaliste BFMTV