Rouen: un homme porte plainte après avoir eu le doigt sectionné lors de sa garde à vue

Un homme sans-abri a été placé en garde à vue le 13 octobre dernier au commissariat de Rouen après une rixe avec trois autres personnes.

"Il faut faire le clair dans cette affaire", confie Me Mathilde Sanson. Son client, un sans-abri de 30 ans, a eu une phalange du pouce sectionnée alors qu'il se trouvait en garde à vue le 13 octobre dernier au commissariat central de Rouen. Le doigt a été retrouvé dans l'encadrement d'une cellule. Une enquête a été ouverte pour "blessures involontaires", a appris BFMTV.com de source judiciaire.

Ce 13 octobre dernier, en début de soirée, l'homme est interpellé après avoir été impliqué dans une violente rixe l'opposant lui et deux autres personnes, dont sa compagne, avec trois autres individus. L'un d'entre eux a d'ailleurs été blessé grièvement, a appris BFMTV.com confirmant les informations de Paris Normandie. À son arrivée au commissariat, il était fortement alcoolisé.

La phalange découverte dans l'encadrement de la porte

Que se passe-t-il ensuite? Le déroulé des faits reste à préciser. Plusieurs heures après avoir placé l'homme en cellule, les policiers se rendent compte que le gardé à vue présente des traces de sang sur lui et ne se sent pas bien. Ils constatent ensuite qu'il a un pouce sectionné. L'homme aurait possiblement perdu connaissance sous la douleur.

À ce moment-là, les pompiers sont appelés et l'homme est transféré au CHU de Rouen. Sa garde à vue est suspendue le temps qu'il soit soigné. Entre temps, la phalange est découverte dans l'encadrement de la porte. "L'endroit où elle a été retrouvée montre que la porte a été refermée sur le doigt", détaille Me Sanson.

Les policiers ont ensuite dénoncé des violences de la part de l'interpellé, un homme SDF depuis 13 ans. Une information judiciaire a été ouverte pour ces faits. L'homme au terme de sa garde à vue a également porté plainte pour "violences par personnes dépositaires de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation". Les investigations sont menées par la Direction départementale de la sécurité publique de Seine-Maritime.

"Il faut comprendre comment ça a commencé, nous ne savons pas à quel moment il a perdu une phalange", estime Me Sanson.

Une information judiciaire est également ouverte pour "violences aggravées sur mineur en réunion ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours" pour faire la lumière sur les faits qui ont entraîné l'interpellation du SDF.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV