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Police-Justice

Roms : "une situation sanitaire insupportable" selon Manuel Valls

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Manuel Valls a réagi ce matin sur Europe 1 à l’évacuation à Evry par les forces de l’ordre d’un camp de Roms. Pour le ministre de l’Intérieur, "la situation sanitaire et la sécurité du bidonville rom était insupportable", a-t-il déclaré.

Manuel Valls a également annoncé qu'il accompagnerait le ministre délégué aux Affaire européennes Bernard Cazeneuve en septembre en Roumanie. "Je veux comprendre pourquoi des politiques d'insertion puissantes ne sont pas menées dans ces pays" d'origine en faveur des Roms, a-t-il dit.

"La politique que nous avons fixée, c'est d'évacuer des campements quand il y a une décision de justice (ce qui n'était pas le cas à Evry ce lundi) ou quand la situation sanitaire en matière de sécurité est insupportable", a rappelé le ministre.

Selon lui, à Evry, "c'est le cas, avec des baraquements sur le bord de la ligne RER", a-t-il précisé. "Je ne peux pas supporter, non seulement comme ministre de l'Intérieur, mais comme citoyen, comme militant de gauche, ces bidonvilles, ces baraquements, où des gens vivent dans des conditions tout à fait insupportables", a souligné Manuel Valls.

Valls estime que c'est aux associations en lien avec l'Etat de trouver des solutions

Quant aux solutions de relogement provisoire, souvent refusées par les intéressés, Manuel Valls a estimé que c'était "aux associations en lien avec l'Etat, les élus, de trouver des solutions et j'en appelle à la responsabilité", a-t-il dit.

Il s'est en revanche montré défavorable à l'éventualité de reloger tous les membres d'un camp évacué dans un même immeuble, parce qu'il "faut lutter contre (les) mafias, (les) réseaux, qui entretiennent une délinquance, une criminalité, par l'exploitation, notamment, de mineurs".
Les évacuations de ce type de campements continueront, "bien sûr, mais à chaque fois, en demandant aux préfets de trouver des solutions en matière de relogement, et puis de trouver d'abord des solutions au niveau européen", a-t-il poursuivi.

"Bernard Cazeneuve, mon collègue aux Affaires européennes, a demandé à la Commission d'inscrire au conseil des affaires générales cette question-là, et je l'accompagnerai, à la mi-septembre, dans un déplacement en Roumanie et en Bulgarie, puisque c'est dans ces pays-là qu'il faut trouver des solutions", a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'éventualité de suspendre les fonds européens à ces pays, le ministre a assuré qu'il "préfère le dialogue".

Toutefois, a-t-il reconnu, "incontestablement, dans un certain nombre de ces pays, ces populations sont stigmatisées, voire parfois pourchassées (...). Moi je veux comprendre pourquoi des politiques d'insertion puissantes ne sont pas menées dans ces pays pour intégrer ces populations", a relevé le ministre de l'Intérieur.