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Police-Justice

Roms agressés avec un produit corrosif: le prévenu a été relaxé

Le palais de justice de Paris, sur l'île de la Cité, où était jugé le prévenu.

Le palais de justice de Paris, sur l'île de la Cité, où était jugé le prévenu. - -

L'homme était accusé d'avoir versé un liquide corrosif sur le matelas d'un couple de Roms qui s'étaient installés en bas de chez lui, à Paris. Pour le tribunal, les investigations menées n'ont pas permis d'établir ces faits.

Un quadragénaire, qui était accusé d'avoir versé un produit corrosif sur le matelas d'un couple de Roms, à Paris, a été relaxé ce lundi. Contre l'avis du parquet, qui avait requis à son encontre trois mois de prison et 1.500 euros d'amende, le tribunal correctionnel a estimé que l'infraction de "violences volontaires avec préméditation" ne pouvait, "en l'état des investigations", pas être établie contre lui.

Les faits se sont produits le 16 janvier dernier, aux abords de la place de la République. Lors de l'audience, le 7 avril, l'homme a expliqué avoir déversé un mélange d'eau et de savon noir autour du matelas d'un couple de Roms, installés sur le trottoir en bas de chez lui.

Doute sur la nocivité du produit

Ce quadragénaire, en reconversion professionnelle, a expliqué être incommodé par le fait que le trottoir était parfois souillé d'excrément, là où plusieurs personnes s'étaient installées. "Ce qui me pose problème, c'est que tous ne soient pas respectueux de leur environnement", a-t-il commenté. Mais il s'est défendu d'avoir versé "quoi que ce soit sur quiconque".

"Toujours est-il qu'il a voulu les impressionner vivement et qu'ils ne reviennemt plus", a souligné Me Mehdi Mahnane, l'avocat d'une des victimes. Son client, aveugle, a raconté avoir senti "une odeur puissante, forte" qui lui "piquait le nez". Il a aussi entendu sa femme crier.

"Désolé du symbole"

Le centre antipoison a néanmoins affirmé que le mélange décrit par le prévenu n'était pas corrosif. Et aucune trace de produit, pas plus que du matelas et de la couverture du couple, n'ont été retrouvés.

Lors de l'audience, le prévenu s'est excusé auprès des victimes et s'est dit "désolé du symbole" de son geste, dont il n'a, sur le coup, "pas mesuré la portée". Présent à l'énoncé du jugement lundi, il n'a pas souhaité faire de commentaire.

M. T. avec AFP