BFMTV
Police-Justice

Rocancourt: l'escroc va porter plainte contre le film "Abus de faiblesse"

Christophe Rocancourt, lors d'une arrestation en 2001.

Christophe Rocancourt, lors d'une arrestation en 2001. - -

Son avocat refuse que Christophe Rocancourt soit "condamné à perpétuité à être le symbole de l'escroc", alors qu'un film retrace sa rencontre avec la réalisatrice Catherine Breillat.

Christophe Rocancourt, "l'escroc des stars", va engager des poursuites pour atteinte à la vie privée contre le film "Abus de faiblesse" de la réalisatrice Catherine Breillat, a-t-on appris mardi auprès de son avocat.

"Christophe Rocancourt est un produit qui se vend, mais la question qui se pose est celle de la protection de l'image. C'est comme s'il était condamné à perpétuité à être le symbole de l'escroc. C'est une atteinte intolérable à ce qui constitue sa personne même", a estimé Me Marcel Ceccaldi.

L'action n'est pas un référé pour tenter de bloquer la sortie du film en salles mercredi, a souligné l'avocat, pour qui "cette affaire mérite une action au fond". Il a estimé que le film violait l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'Homme, qui protège "le droit au respect de la vie privée et familiale".

Une œuvre de fiction pour la réalisatrice

"Abus de faiblesse", que la réalisatrice présente comme une oeuvre de fiction et non un "exutoire", fut d'abord un roman, et devient aujourd'hui un film, avec Isabelle Huppert et le rappeur Kool Shen. Catherine Breillat y retrace sa rencontre en 2007 avec Christophe Rocancourt, qui a déjà purgé cinq ans de prison aux Etats-Unis pour avoir escroqué le tout-Hollywood sous divers pseudonymes.

Catherine Breillat a elle même accusé Christophe Rocancourt d'avoir profité de son état. Il a été condamné en février 2012 à 16 mois de prison dont huit ferme, ainsi qu'à 578.000 euros de dommages et intérêts pour abus de faiblesse.

Me Ceccaldi a par ailleurs indiqué qu'il "étudiait la possibilité de saisir la commission de révision" à propos de la condamnation de son client. "Je n'ose pas dire que Mme Breillat n'a pas tout perdu [mais] ses relations avec Christophe Rocancourt lui auront permis d'écrire un livre et de faire un film", a dit l'avocat.

A.D. avec AFP