Rhône: des messages racistes envoyés à des familles d'origine maghrébine

Des messages racistes ont été adressés à des familles maghrébines à Sainte-Foy-lès-Lyon (illustration) - -
"Ni voile, ni burqa, l'islam ne passera pas". Voici le genre de messages racistes et islamophobes qu'ont reçu, par courrier, une quarantaine de foyers dans la commune chic de Sainte-Foy-lès-Lyon, dans le Rhône. Leur point commun? Les personnes visées, comme le révèle RMC, possèdent toutes des noms de familles à consonance maghrébine.
Des insultes adressées personnellement
En plus du choc provoqué par la violence des propos, des poèmes et des dessins adressés à ces familles, c'est surtout le mode opératoire qui soulève bien des questions. Ces insultes n'ont pas été distribuées au hasard dans les boîtes aux lettres. Les courriers ont été adressés personnellement à chacune des cibles, avec leurs noms imprimés par ordinateur sur des enveloppes prépayées.
Au point même que certaines victimes ont été ciblées quand bien même elles avaient changé de nom. C'est le cas de Samia: "Je suis mariée avec un Italien", a-t-elle témoigné sur RMC. "Soit ils ont eu nos coordonnées exactes, soit ils ont pu savoir que j'étais bien maghrébine alors que j'ai un nom à consonance italienne". Reste à savoir comment le ou les auteurs de ces courriers ont eu accès à ces informations.
Des précédents
"Des faits similaires ont déjà eu lieu à Villeurbanne et à Valence, dans la Drôme", s'est remémoré le porte-parole de l'antenne locale de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). "Quand on voit les personnes visées, on comprend qu'on n'a pas affaire à des personnes sur le terrain, qui observent les gens et notent les noms sur les boites aux lettres. Ils ont clairement eu accès à des listes de coordonnées", précise l'association.
"Il ne faut surtout pas que ce genre d'acte se banalise", avertit la Section Rhône-Alpes de la Licra. "Personne ne peut s'imaginer les dégâts que ça cause chez les familles qui reçoivent ces courriers, sur leurs enfants surtout." Seize familles touchées ont déjà porté plainte et une enquête de police est ouverte.