Renforcement de la BRI, création d'antennes du GIGN et du Raid... le plan antiterroriste dévoilé

Bernard Cazeneuve a présenté une nouveau schéma d'intervention des forces de l'ordre. - Capture BFMTV
Lutter contre le terrorisme alors que la menace en France n'a jamais été aussi élevée. Le ministre de l'Intérieur a présenté ce mardi après-midi une série de mesure visant à renforcer le combat contre le terrorisme et améliorer la coopération entre les différentes unités d'élite des forces de l'ordre.
Ce nouveau "schéma d'intervention" est destiné à coordonner l'action des unités d'élite, en prenant en compte les apprentissages des attentats qui se sont produits en 2015 en France. L'objectif est qu'elles agissent de manière "rapide, coordonnée et efficace" en cas d'attaque semblable à ceux du 13 novembre 2015, avait déjà annoncé vendredi Bernard Cazeneuve, lors d'un déplacement à Orléans.
Une première mise en oeuvre est prévue mardi soir, sur le terrain, BRI, Raid et GIGN se livrant à un exercice commun d'attaque terroriste "multisites" à la gare Montparnasse à Paris.
> Création de nouvelles antennes du GIGN et du Raid
Unités d'élite des forces de l'ordre, le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) et le Raid ont un rôle majeur en cas d'attentat. Pour renforcer leur action, le ministre de l'Intérieur a annoncé la création de quatre nouvelles antennes du GIGN et trois du Raid seront créées en province et outre-mer, afin de réduire leur temps d'intervention et de déploiement. Le GIGN et les policiers du Raid doivent pouvoir "intervenir sans délai".
Trois nouvelles antennes du Raid seront implantées à Toulouse, Montpellier et Nancy, et quatre du GIGN à Nantes, Reims, Tours et Mayotte.
"En cas de tuerie de masse, c'est durant les premières minutes que les terroristes font le plus grand nombre de victimes", a souligné le ministre de l'Intérieur. "Nous devons donc réagir le plus rapidement possible, comme nous devons constamment anticiper l'éventualité d'une telle attaque", a-t-il dit, évoquant la "guerre du temps qu'implique désormais toute riposte antiterroriste".
> Suspension des zones de compétences en cas d'attentat
Afin de renforcer l'efficacité de l'intervention des forces de l'ordre en cas d'attaque terroriste, Bernard Cazeneuve a annoncé la suspension des zones de compétences. Jusqu'alors, le partage du territoire entre policiers et gendarmes, se faisaient entre les premiers en ville, et les seconds en milieu rural et péri-urbain. Il faudra désormais mettre fin à cette "guerre" des territoires.
"L'heure n'est pas à la concurrence des forces, mais a l'unité", a expliqué le ministre de l'Intérieur. "Face à des ennemis déterminés à nous frapper en provoquant le plus de dommages possibles, sans volonté de négocier et dont la propre mort fait partie de la philosophie, de la stratégie, nous avons besoin de forces performantes (...) qui travaillent les unes avec les autres et qui poursuivent les mêmes objectifs", a-t-il affirmé.
Le commandement, autre nouveauté à mettre en musique, sera unique mais adaptable aux situations rencontrées. "C'est la règle des six C ", a dit un responsable de l'Unité de coordination des forces d'intervention: cohérence dans la répartition des unités, coopération, commandement unique, coordination, compétences territoriales gelées, "capacités rares" mises "en partage".
> Doublement des effectifs de la BRI
La Brigade de recherche et d'intervention sera renforcée. Ainsi, le ministre de l'Intérieur a annoncé que les effectifs de "l'antigang" seront doublés. Actuellement, la BRI de la préfecture de police de Paris compte 100 hommes.
Un plan a déjà été engagé permettant désormais à 750 brigades anticriminalité (BAC) de la police et pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psig) de "quadriller le territoire", dotés d'armes lourdes.