BFMTV
Police-Justice

Rejet d'une demande de retrait d'une vidéo de Dieudonné

L'UEJF demandait le retrait de la vidéo de Dieudonné et  50.000 euros de dommages et intérêts.

L'UEJF demandait le retrait de la vidéo de Dieudonné et 50.000 euros de dommages et intérêts. - -

L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) demandait à la justice d'ordonner à l'humoriste controversé de retirer la vidéo "Manuel Valls aka 'El Blancos', Premier ministre!!", vue plus de deux millions de fois sur YouTube. Leur avocat va faire appel.

Le tribunal de grande instance de Paris a rejeté vendredi la demande de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) de retrait d'une vidéo de Dieudonné vue plus de deux millions de fois sur YouTube.

L'association demandait en référé (procédure d'urgence) à la justice d'ordonner à l'humoriste controversé de retirer la vidéo "Manuel Valls aka 'El Blancos', Premier ministre!!", publié sur son compte, estimant plusieurs passages susceptibles de constituer le délit de provocation à la discrimination, la haine ou la violence à l'égard des juifs.

Dans cette vidéo, Dieudonné appelle les "non-juifs" à se "révolter" et à se "mobiliser" contre l'occupation et la servitude qui seraient imposées par "les Juifs de France", dénonçait l'association.

Tout comme une autre association, "J'accuse", l'UEJF demandait 50.000 euros de dommages et intérêts, à reverser au Mémorial de la Shoah. Elles demandaient également à pouvoir se faire remettre le texte du prochain spectacle de Dieudonné, dont il annonçait dans la vidéo incriminée le titre: "Incitation à la haine".

Pour le juge, Manuel Valls est la cible de la vidéo

Sur les propos attaqués, le juge a estimé que, s'ils "pouvaient légitimement heurter et choquer", ils "visa(ie)nt principalement à stigmatiser et jeter le discrédit sur Manuel Valls, et à dénoncer le statut privilégié que le ministre de l'Intérieur reconnaîtrait aux juifs de France".

Dieudonné partait de propos de Manuel Valls lors d'une manifestation contre l'antisémitisme en mars, avant sa nomination comme Premier ministre, où il avait estimé que "les juifs de France sont plus que jamais les Français à l'avant-garde de la République et de nos valeurs".

Sur la demande concernant le prochain spectacle, le juge estime "qu'en l'état les associations demanderesses ne justifient pas, au vu de la teneur de la seule annonce faite par le défendeur de son prochain spectacle, d'un motif suffisamment légitime pour procéder à une mesure aussi restrictive de la liberté d'expression".

L'avocat du polémiste, Me François Dangléhant, s'est félicité de ces décisions. "Leur demande était abusive" concernant le texte du prochain spectacle, a-t-il dit, jugeant que dans la vidéo "le valeureux Dieudonné ne faisait qu'exercer son droit de réponse à Manuel Valls, de façon certes un peu brutale".

Me Stéphane Lilti, avocat des associations, a annoncé faire appel "d'une décision que nous jugeons injuste".

C.P. avec AFP