Reims: une mère appelle la police pour dénoncer son fils après un meurtre à l'arme blanche

L'intérieur du palais de justice de Reims, le 9 mars 2018. - FRANCOIS NASCIMBENI
Un homme, suspecté d’avoir tué une personne à l’arme blanche à Reims, a été présenté devant le juge d’instruction pour être mis en examen pour "homicide volontaire", a annoncé François Schneider, procureur de la République de Reims, dans un communiqué de presse ce mercredi 8 janvier.
L’homicide remonte au lundi 6 janvier. Aux alentours de 21h45, les policiers sont informés qu’une personne de 27 ans est gravement blessée à l’arme blanche, rue du général Bonaparte à Reims. Dépêchés sur place, les sapeurs-pompiers tentent de prodiguer les premiers secours à la victime, en vain. Elle est déclarée morte.
La mère du mis en cause prévient la police
De son côté, l’auteur présumé des coups de couteau a pris la fuite. Mais un coup de téléphone permet aux enquêteurs de remonter jusqu'à lui. Au bout du fil, une femme indique que son fils, âgé de 19 ans, s’est confié à elle à son retour au domicile, lui disant être "l’auteur des coups de couteaux". Le jeune est interpellé et placé en garde à vue pour "meurtre", détaille le procureur de la République de Reims.
Plusieurs témoins sont alors entendus, et les policiers parviennent à retracer le fil des événements. Le soir des faits, un groupe d’une dizaine de jeunes se réunit dans un parc du quartier Croix du Sud à Reims "pour jouer au poker et boire de l’alcool".
Toujours selon les témoins, une dispute "en lien avec leur jeu de cartes" éclate entre le mis en cause et la victime. La tension s'apaise néanmoins rapidement. Après le retour au calme, la victime part à la recherche de son téléphone perdu probablement au cours de l’altercation.
Il dit s'être défendu
Le mis en cause, qui habite juste en face, retourne chez lui puis revient sur les lieux armé d’un couteau. Tandis qu’un ami lui dit d’arrêter, il se met à poursuivre "la victime en lui portant deux coups de couteau", poursuit le procureur de la République de Reims. Un témoin l’alerte dans sa course, lui prend le couteau des mains, le casse et le jette à terre. L’arme blanche, en céramique, sera retrouvée plus tard par les enquêteurs.
Entendu en garde à vue, le suspect reconnaît avoir porté les coups de couteau, mais explique s'être défendu "après avoir reçu un coup de la part de la victime". Une version en contradiction avec les déclarations des témoins de la scène.
Interrogé sur le mobile, le mis en cause avance "une dispute sur fond de stupéfiants de mauvaise qualité" que lui aurait vendu la victime. Près de 17 ovules de cocaïne ont, par ailleurs, été découverts au domicile du suspect qui nie avoir eu l’intention de tuer sa victime. Il dit avoir agi "uniquement pour se défendre".
Or, les coups de couteau ont été portés à la victime par-derrière, précise le procureur de la République de Reims. Selon l’autopsie, la victime a reçu deux coups: l’un à l’omoplate et le second sur le flanc, "touchant le foie". Ce dernier coup est à l’origine de la mort de la victime.
Dans son communiqué, le magistrat précise que ce meurtre, en lien possible avec les stupéfiants, "ne paraît pas s’inscrire dans le cadre d’une lutte entre territoires pour la conquête de points de vente de stupéfiants".