Refus d'obtempérer à Paris: le conducteur du véhicule interrogé par le juge d'instruction

L'endroit où s'est produit le refus d'obtempérer, le 5 juin 2022, dans le 18e arrondissement de Paris. - BFMTV
Le conducteur du véhicule soupçonné d'un refus d'obtempérer lors d'un contrôle samedi à Paris, provoquant les tirs de policiers qui ont tué une de ses passagères, a été interrogé jeudi par un magistrat à l'issue de sa garde à vue, a annoncé son avocat.
"La garde à vue a été levée et mon client a été déferré", a indiqué son avocat, Ibrahim Shalabi, lors d'une conférence de presse.
On ne peut toutefois pas parler stricto sensu d'un déferrement, puisque les blessures du conducteur l'empêchent de se rendre dans le bureau du magistrat.
L'ouverture d'une seconde information judiciaire attendue
C'est donc le juge d'instruction dirigeant les investigations et chargé de se prononcer - dans un délai de 20 heures suivant la fin de sa garde à vue - sur sa mise en examen, qui doit se déplacer auprès de lui, à l'hôpital, pour un premier interrogatoire de comparution.
Un juge des libertés et de la détention décidera ensuite de son incarcération ou de son placement sous contrôle judiciaire. Lui-même grièvement blessé par les tirs des policiers, cet homme avait été placé mardi en garde en vue pour "tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique".
D'après nos informations, le parquet va ouvrir une seconde information judiciaire contre le conducteur du véhicule. C'est dans ce cadre qu'il devrait être mis en examen.
Elle est placée sous les mêmes chefs de "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique", "refus d'obtempérer aggravés", "conduite d'un véhicule malgré injonction de restituer son permis de conduire", "récidive de conduite en ayant fait usage de stupéfiants et sous l'emprise d'un état alcoolique".
Atteint au thorax
Ce conducteur est soupçonné d'avoir refusé d'obtempérer samedi en fin de matinée dans le XVIIIe arrondissement de Paris, alors que des fonctionnaires à VTT ont voulu contrôler deux fois son véhicule. Les fonctionnaires ont fait feu, l'ont atteint au niveau du thorax et ont mortellement touché la passagère de 21 ans assise à l'avant à la tête.
La garde à vue des trois policiers ayant fait usage de leur arme - deux hommes de 23 et 32 ans et une femme de 31 ans - a été levée mardi au bout de quarante-huit heures, pour "poursuite des investigations", sans poursuites à ce stade.