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Police-Justice

Rebsamen poursuivi par Minute, qu'il avait taxé de "xénophobie"

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La défense du ministre du Travail, François Rebsamen, cité pour injures devant le tribunal correctionnel de Paris après avoir taxé l'hebdomadaire Minute de xénophobie, a plaidé vendredi la liberté d'opinion, au nom du débat démocratique. "Voilà un journal qui a prôné et prône encore la xénophobie, sûrement, à la limite, le racisme et l'antisémitisme", avait-il affirmé sur la radio France Info, le 13 juin 2012.

"On cite de manière brute un journal sans préciser en quoi ce journal serait infréquentable", a plaidé Maître Frédéric Pichon, conseil de l'hebdomadaire, qui réclame 5.000 euros de dommages et intérêts. Pour lui, "Minute a été le bouc-émissaire d'une démonstration" de François Rebsamen, qui voulait dénoncer les ouvertures de l'UMP vers les électeurs d'extrême droite.

"[Il] émet une opinion (...). Il ne s'agit que d'une opinion", a répondu Maître Emmanuel Tordjman, conseil de l'actuel ministre du Travail, qui n'était pas présent à l'audience. "Ce que Minute vous demande aujourd'hui, c'est de tuer le débat démocratique", a-t-il soutenu. Le parquet a également estimé qu'il s'agissait d'une opinion, qui ne pouvait donc être poursuivie. Maître Tordjman a également produit une série de Une et d'articles de l'hebdomadaire, qui a, selon lui, toujours été "marqué par une extrême droite très dure, très virulente".

"Au départ [en 1962, année de l'indépendance de l'Algérie], c'était plus les Algériens qui étaient visés. Puis on a vu arriver les Noirs, puis les Juifs, puis les homosexuels", a expliqué l'avocat, pour qui la ligne éditoriale de Minute est bien xénophobe. La décision a été mise en délibéré au 11 juillet.

M. K. avec AFP