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Prothèse de hanche en métal: un fabricant britannique devant la justice

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Frédéric Simon, 46 ans, a porté de 2010 à 2014 une prothèse de hanche en métal jugée dangereuse pour la santé, et notamment interdite dans plusieurs pays. Le fabricant britannique, mais aussi l'ANSM et la Sécurité sociale, sont assignées devant la justice ce mercredi.

C'est une opération qui aurait dû améliorer sa qualité de vie. Elle n'aura fait que l'empoisonner. Frédéric Simon, 46 ans, a porté de 2010 à 2014 une prothèse de hanche en métal jugée dangereuse pour la santé, et notamment interdite dans plusieurs pays. Outre les insomnies et une perte importante de poids - il est passé de 100 à 70 kg en une année -, très vite l'homme ressent des douleurs importantes et persistances, ainsi que des nausées. Puis il y a ce bruit, dérangeant, "comme un grincement de porte", selon ses propres dires. 

Il n'a pas été alerté sur les éventuels risques

Quand il se décide à faire part de ses doutes à son médecin, des analyses révèlent que son taux de cobalt dans le sang est "cinq fois plus élevé" que la normale. En cause: les frottements de sa prothèse avec ses os.

Ce que Frédéric Simon n'accepte pas, c'est de ne pas avoir été alerté sur les éventuels risques liés à l'implantation d'une prothèse en métal, un dispositif pourtant interdit aux Etats-Unis depuis 2010.

Lors de leur assignation, dévoilée le 15 avril dernier, les avocats de Frédéric Simon, Maitres Marion Rambier et Laurent Gaudon, pointaient du doigt le constructeur de la prothèse en question, mais également les autorités sanitaires: "En vérité dès 2010, le rappel mondial des prothèses de hanches (...) métal sur métal par (la société américaine, ndlr) DePuy avait sonné le glas de cette technologie", expliquaient-ils. "Pour autant, non seulement certains fabricants - tel que Smith & Nephew - avaient continué à commercialiser ces prothèses, mais surtout cette commercialisation s'était faite avec l'aval des autorités sanitaires de santé".

C'est pour cette raison que l'entreprise britannique, l'Agence nationale du médicament (ANSM) mais également la CPAM de Toulon sont appelés devant le tribunal de Grande Instance de Bobigny, ce mercredi.

Jé. M.