Propos racistes à l'Université de Lorraine: le parquet ouvre une enquête judiciaire

Photo d'illustration - Adam Fagen - Flickr -CC
La semaine dernière, des étudiants de l'université de Lorraine ont dénoncé le racisme dont ils ont été victimes par leurs camarades au sein du campus. Ces accusations ont débouché ce vendredi sur l'ouverture d'une enquête par le parquet de Metz, ont indiqué des sources judiciaire et universitaire.
"L'enquête devra déterminer s'il s'agit d'injures racistes non publiques", passibles d'une contravention, "ou publiques, ce qui est un délit", a précisé le procureur de la République à Metz, Christian Mercuri.
Quelques jours plus tôt, le commissariat de la ville avait lancé "une enquête d'initiative" sur ces faits, a-t-il ajouté. L'affaire a été révélée fin avril par une étudiante. Cette dernière a publié une vidéo sur Twitter dans laquelle elle raconte que "certains collègues de L2 ont créé un groupe sur Messenger (la messagerie de Facebook, NDLR) dans lequel ils s'envoient des photos de nous en classe. Ils se moquent en nous traitant de singes, de Noirs énormes. Ils disent qu'on pue, quand on passe ils sortent leur parfum pour nous parfumer".
"Le racisme n'est pas un jeu, c'est un délit"
L'Université de Lorraine, qui a signalé les faits au parquet, a mis en place lundi une commission d'enquête pour entendre "auteurs, victimes ou témoins". "Un rapport s'appuyant sur les témoignages et documents recueillis" a été remis et "la section disciplinaire compétente de l'université" a été saisie par le président de la faculté "concernant les deux étudiants auteurs des messages", est-il indiqué dans un communiqué.
"En décembre 2018, à deux reprises et à intervalle d'une semaine, des propos racistes ont été tenus", est-il expliqué. "Aucun élément à ce jour ne permet de penser qu'il existait un système globalement raciste ou ségrégationniste au sein de la promotion", selon le communiqué.
Mercredi, plusieurs centaines de personnes ont participé à une marche contre le racisme dans les rues de Metz. Des étudiants victimes des propos racistes étaient en tête de cortège tenant une pancarte sur laquelle était écrit: "Le racisme n'est pas un jeu, c'est un délit".