Projet de braquage déjoué à Rennes: la défense déplore les fuites dans la presse

C'est cette importante imprimerie de billets de banque à Rennes que les hommes interpellés jeudi et vendredi sont soupçonnés d'avoir voulu braquer. - -
La défense de deux hommes interpellés vendredi dans le cadre d'un coup de filet visant onze personnes, soupçonnées de préparer le braquage d'une importante imprimerie de billets de banque à Rennes (Ille-et-Vilaine), a déploré samedi les fuites dans la presse.
"J'ai instruction de déposer plainte pour violation du secret de l'instruction", a déclaré Me David Metaxas, qui assiste deux des trois hommes arrêtés vendredi matin à Grenoble (Isère). Huit autres suspects ont été interpellés jeudi soir à Rennes.
Ses deux clients, qui pourraient être déférés "lundi ou mardi", "contestent toute participation aux faits reprochés" et attendent de connaître les éléments du dossier "avant de s'exprimer", a précisé Me Metaxas.
Il y a plusieurs mois, une information judiciaire avait été ouverte à Grenoble sur des soupçons de trafic de stupéfiants pesant sur certains des huit suspects principaux. Les enquêteurs ont eu vent d'éléments laissant présager un gros coup.
Repérages
Une nouvelle information a alors été ouverte pour "association de malfaiteurs" et jeudi soir, les enquêteurs ont arrêté ces huit suspects à Rennes, les soupçonnant de vouloir s'attaquer à l'imprimerie Oberthur Fiduciaire, qui fabrique des billets de banque.
Selon des sources policières à Paris, ils ont été vus en train de préparer l'attaque de l'imprimerie, où ils auraient "effectué des repérages". Le préjudice aurait pu être "très important, de l'ordre de plusieurs millions d'euros", a-t-on souligné.
Un "véritable arsenal", selon les mêmes sources, a été saisi lors des interpellations: armes lourdes, cagoules, gilets pare-balles, voitures de forte cylindrée ainsi que du matériel destiné à percer des murs en béton, dont des disqueuses.
Trois autres personnes, dont les deux clients de Me David Metaxas, ont été interpellées vendredi matin à Grenoble et placées en garde à vue. Elles seraient impliquées à un degré moindre, selon une source proche de l'enquête.