Prof jugé pour une relation sexuelle avec une élève: "Je me suis fait manipuler", confie l'adolescente

Manipulation et obsession. C'est avec ces mots que l'adolescente de 14 ans décrit aujourd'hui la relation qu'elle a entretenu avec son professeur pendant plusieurs mois. L'enseignement en mathématiques, âgé de 31 ans, est jugé ce lundi par le tribunal correctionnel de Fontainebleau pour "atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne abusant de l'autorité qui lui confèrent ses fonctions" et "corruption". Au départ amoureuse, la jeune fille, qui le défendait il y a un mois encore, dénonce aujourd'hui l'emprise que le trentenaire avait sur elle.
"J’ai eu une prise de conscience, j’ai réalisé que ce n’était pas de l’amour mais de la manipulation et de l’obsession", confie à BFMTV l'adolescente présente à l'audience.
"Scènes de violence"
Pendant plusieurs mois, le professeur et son élève ont entretenu une relation. "Il la suivait partout, il lui achetait des téléphones pour communiquer en cachette avec elle", raconte sa mère. Quand cette dernière a découvert l'âge et l'identité du petit-ami de sa fille, cette relation a pris fin. Difficile pour l'adolescente qui a pris la défense de son enseignant. "Je disais (aux enquêteurs, NDLR) que j’étais amoureuse, que lui aussi", explique-t-elle.
Alors que la question du consentement de la jeune fille, lors des rapports sexuels, sera posée par la justice, cette dernière raconte une relation pourtant marquée d'une emprise. "Ça pouvait aller du tout au tout, détaille l'adolescente. Quand c’était des bons moments, c’était génial, on allait à Disneyland… Mais quand il avait des crises c’était dans l’extrême, il n’y avait pas de juste milieu."
"Parfois, il y avait des scènes de violence, poursuit la jeune fille de 14 ans. Particulièrement dans sa voiture. Il refusait que je descende et il accélérait. Il me criait dessus, il me disait que j’étais une moins que rien."
Prise de conscience
L'adolescente n'a jamais parlé de cette violence aux enquêteurs. Ce n'est qu'en en parlant avec sa mère qu'elle a pris conscience que cette relation n'avait rien de normal.
"Je me suis rendu compte que c’était grave, que je ne pouvais pas laisser ça", témoigne-t-elle.
Lors de l'audience, les avocates de la mère et de la fille, qui dénoncent une enquête bâclée et bouclée en 48 heures, vont demander un renvoi pour supplément d'informations.
L'enseignant, qui comparaît libre, mais sous contrôle judiciaire, a été suspendu de son collège à titre conservatoire. Il encourt jusqu'à sept ans de prison.