Féminicide de Mérignac: l'ex-mari de Chahinez Daoud condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

La maison où Chahinez Daoud a été brûlée vive le 4 mai 2021 à Mérignac, près de Bordeaux. - Mehdi Fedouach
Il a maintenu vouloir "lui faire la peur de sa vie" sans la tuer. Mounir Boutaa a été condamné, vendredi 28 mars, à la réclusion criminelle à perpétuité pour la mort de son ex-femme Chahinez Daoud, brûlée vive devant chez elle à Mérignac (Gironde). Une peine assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
Il est également condamné à 18 mois de prison dont 9 avec sursis pour violence volontaire sur le voisin de son ex-femme.
Le 4 mai 2021, ce maçon franco-algérien avait tiré au fusil dans les jambes de la victime, avant de l'asperger d'essence et de mettre le feu, dans un "acharnement meurtrier destiné à exterminer" qui a marqué "profondément toute notre société", a déclaré l'avocate générale Cécile Kauffman, lors des réquisitions devant la cour d'assises de la Gironde, où des militantes féministes ont manifesté toute la semaine.
Caché depuis l'aube dans un fourgon inconnu de la victime et aménagé pour observer sans être vu, Mounir Boutaa avait épié toute la journée les allées et venues de la jeune femme de 31 ans, avec laquelle il s'était marié en 2015, avant de passer à l'acte en fin d'après-midi.
"C'était pas moi, c'était mon corps pas mon esprit"
Tout au long des débats entamés lundi, l'accusé de 48 ans a maintenu qu'il voulait "lui faire la peur de sa vie" mais sans la tuer, convaincu qu'elle lui était infidèle - ce qu'aucun élément de l'enquête n'a confirmé.
La mort de Chahinez, "c'était pas moi, c'était mon corps, pas mon esprit", a-t-il plusieurs fois répété. "Bien sûr que je regrette", "je l'aimais", a-t-il fini par lâcher jeudi, sans s'excuser, pressé par l'une de ses avocates, Me Elena Badescu.
Dans ses réquisitions, l'avocate générale a retenu l'altération de Mounir Boutaa mais a requis "d'écarter cette diminution de peine" en raison de "la dangerosité de cethomme", de son "incapacité à se réinsérer".