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Procès des viols de Mazan: Gisèle Pelicot a choisi de "dépasser la noirceur de son histoire"

Gisèle Pelicot (c) arrive, avec ses avocats Stéphane Babonneau (d) et Antoine Camus au tribunal d'Avignon, le 17 septembre 2024 dans le Vaucluse

Gisèle Pelicot (c) arrive, avec ses avocats Stéphane Babonneau (d) et Antoine Camus au tribunal d'Avignon, le 17 septembre 2024 dans le Vaucluse - Christophe SIMON © 2019 AFP

Le procès des viols de Mazan entre dans une nouvelle phase ce mercredi, celle des plaidoiries. Mes Camus et Babonneau, pour Gisèle Pelicot, auront la parole en premier.
  • Les deux avocats de Gisèle Pelicot, Mes Camus et Babonneau, ont plaidé. Ils ont appelé la cour à "faire un choix de société" et ont réfuté "le droit à l'erreur" invoqué par les accusés. Lire notre article
  • Dominique Pelicot va être entendu une dernière fois aujourd'hui. Il s'agit de la suite de son interrogatoire débuté la veille. Lire notre article
  • Hier, Gisèle Pelicot a dénoncé "le procès de la lâcheté". Elle a été assaillie de questions des avocats de la défense tentant de démontrer son "emprise". Ecoutez notre podcast

L'audience est terminée

L'audience est terminée. Elle reprendra désormais lundi à la demande des différentes parties qui ont réclamé du temps pour intégrer les derniers éléments qui ont été dits pendant les débats.

Une dernière fois interrogée, Dominique Pelicot a campé sur ses positions, assurant assumer ses responsabilités, demandant à ses co-accusés de prendre les leur et disant une dernière fois qu'il n'a pas abusé de sa fille Caroline.

Les parties civiles ont eu la parole une dernière fois par l'intermédiaire de leurs avocats qui ont plaidé aujourd'hui. Me Camus puis Me Babonneau ont rappelé l'importance de ce verdict alors que "le procès d’Avignon fera partie du testament que nous laisserons aux générations futures" et réfutant "le droit à l'erreur" invoqué par une grande majorité des accusés.

L'audience reprendra lundi avec les réquisitions des avocats généraux qui devront durer jusqu'à mercredi.

Caroline Darian vient s'adresser directement à son père

Cette audience s'est achevé par un moment fort, inattendu. Alors que la suspension des débats venait d'être prononcée par le président de la cour, Caroline Darian s'est dirigé vers le box des accusés où se trouvait son père.

Ce dernier s'est rapproché de la vitre et on a pu entendre crier sa fille. "Tu avais deux mois", "deux mois", lui a-t-elle lancé, avant de sortir de la salle d'audience. Dominique Pelicot est resté sans réaction.

Pour Gisèle Pelicot, "le viol ne fait pas partie du futur"

Me Babonneau conclut: "Nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins, le viol n’a jamais fait l’objet d’un rejet aussi viscéral et en même temps sa réalisation à grande échelle n’a jamais été aussi aisée."

"Gisèle Pelicot ne croit pas que le viol est une fatalité. Le viol ne fait clairement pas partie du futur. Cette ville d’Avignon en est le témoignage, fer de lance de la déconstruction de la culture du viol. Il y a des raisons d’espérer."

Puis Me Babonneau s'adresse à sa cliente: "Vous êtes allée au-delà de ce qu’on pouvait attendre de vous. Il est temps de passer le flambeau à ceux qui portent votre combat que vous n’avez pas choisi. Ce procès d'Avignon fera partie du testament que nous laisserons aux générations futures."

"Le prétendu droit à l'erreur" est "un choix de société"

Encore une fois, les avocats de Gisèle Pelicot ont rappelé à la cour que leur décision aura des conséquences. "Il n’existe pas deux victimes: le violeur trompé et la victime de ce viol."

"Ce prétendu droit à l’erreur à violer, par bêtise, par inculture, involontaire, en réalité, c’est un choix de société", insiste Me Babonneau.

L'avocat poursuit: "qu’est ce qui empêchera un homme de penser que quand on leur dit non, une femme veut dire oui, car on leur a appris que quand une femme dit non au fond elle pense oui. Et qu’ils ont fait une erreur. Voilà le chemin que la défense vous demande de prendre.

Si vous acceptez de reconnaître ce droit à l'erreur, cela mettrait la société en péril au risque de voir se multiplier les Gisèle Pelicot", martèle l'avocat rappelant que ce droit à l'erreur avait "déjà été avancé dans le procès de 1978", le procès du viol auquel participait Gisèle Halimi.

Pour l'avocat de Gisèle Pelicot, "il n'y a pas le début d’une trace d’un droit à l’erreur sur le consentement"

Me Babonneau aborde ensuite la question de l'intentionnalité, si chère à la défense pour demander des acquittements. "Invariablement votre cour a été confrontée par la reconnaissance de la matérialité, comment en serait-il autrement, mais à la contestation de l'intentionnalité", rappelle l'avocat.

"Cette phrase a été répétée ad nauseam, s'agace Me Babonneau. Il me semble clair qu'ils ont cru qu’ils détenaient un moyen de défense qui justifie l’injustifiable."

Pour l'avocat, "tous les éléments du viol sont présents" mais "la reconnaissance s’arrête au stade de l’intention". Et pour les accusés, "s’il y a eu viol, c’était un viol involontaire, altruiste en pensant faire plaisir à Madame, ils ont commis une erreur."

"Ce que plaident réellement les accusés, c’est une banale erreur d’appréciation dont ils rendent Dominique Pelicot responsable."

Me Babonneau estime que le droit à l'erreur est "très rarement un moyen de défense efficace" et demande que cette absence d'intentionnalité soit écartée par la cour. "Il n’existe pas le début d’une trace d’un droit à l’erreur sur le consentement sans même lui adresser la parole avant."

Pour Gisèle Pelicot, "sans attente, les accusés ont réussi à la décevoir"

C'est désormais à Me Stéphane Babonneau de prendre la parole. "Il y a deux semaines, nous avons passé le 2 novembre 2024. Jusqu’en 2020 pour Gisèle aussi ce jour était un jour ordinaire", dit en préambule son second avocat.

"Cette image de tsunami, elle ne l'a pas choisie au hasard, cette vague destructrice qui arrive subitement, violemment, qui dévaste tout, et qui transforme le spectacle en dévastation", dit Me Babonneau.

Après quatre ans de révélations, qui l'ont entraîné dans "une chute sans fin", "une chute qu’elle ne pense pas être terminée, au regard des autres affaires", Gisèle Pelicot s'était préparé à "une deuxième tsunami", celui du procès.

"Un sentiment de révolte a pris corps, elle ne pas se laisser une seconde fois voler le contrôle de son existence, explique l'avocat pour justifier la levée du huis-clos. Il n'y a pas de raison à continuer à se cacher car elle n’a rien fait de mal. Que son histoire soit utile que l’insensé ait un sens."

"Malgré les humiliations gratuites, elle n’a jamais regretté ce choix. Des accusés elle n’en attendait rien et pourtant, même sans attente, la plupart a réussi à les décevoir."

Gisèle Pelicot a choisi de "dépasser la noirceur de son histoire"

Me Antoine Camus achève sa plaidoirie, prenante, en appelant la cour criminelle du Vaucluse "à remettre l'église au centre du village".

"Gisèle Pélicot aurait toutes les raisons du monde d’être dans la haine, rappelle son avocat. Qui le lui reprocherait?"

L'avocat rappelle qu'elle a fait le choix "de faire porter sa voix par deux hommes". Un choix "réfléchi"

"Elle a choisi de transformer cette boue en matière noble, de dépasser son histoire pour en faire quelque chose. Elle compte sur la cour pour l'y aider", conclut Me Camus.

La soumission chimique est "le mode opératoire du crime parfait"

Me Antoine Camus va dénoncer "le mode opératoire diabolique" utilisée par Dominique Pelicot. "Comment imaginer que le danger vient de l’intérieur au cœur d’un foyer sécurisant et aimant?", interroge-t-il balayant la supposée "emprise" dont sa cliente serait victime.

"Elle s’est réveillée chaque matin dans son lit pendant 10 ans aux cotés de l’homme qui a partagé sa vie pendant 50 ans qui ne la battait pas. Celui-là même qui prenait des rendez-vous chez le médecin qui la sermonnait de trop s’occuper de ses petits enfants, celui-là même qui l’accompagnait chez le gynecologue", rappelle-t-il à la cour.

"Le drame de nos clients est que l’accusé ne leur ai donné à voir que la face A. C’eut été plus simple s’ils l’avaient vu venir. Cette fameuse face B, il aura fallu qu’il endorme son épouse pour lui faire subir."

"La soumission chimique n’est rien d’autre que le mode opératoire du crime parfait", conclut Me Camus

L'avocat de Gisèle Pelicot plaide que tous les accusés "ont eu le choix"

Depuis une heure, Me Camus est revenu sur les faits subis par Gisèle Pelicot. Il en vient aux accusés et à cette notion d'intention.

"Ces hommes ont parié. Ils ont tous ont fait le choix d’imposer leur vision de ce qu’est le consentement en matière sexuelle, qui pourrait se donner par procuration, qui est indifférencié vis-à-vis de la nature des actes imposés ou même du choix du partenaire On a tous le choix", tranche l'avocat.

Me Antoine Camus veut qu'on sorte de cette image que "les violeurs sont sériels". "Tous ne sont pas consommateurs de pornographie, tous n’ont pas de casier, tous n’étaient pas dans une précarité sociale. Le pourquoi n’est pas à rechercher dans un dénominateur commun introuvable. La réponse se trouve peut-être dans le libre arbitre. Ne serait-ce pas ce qui rassemble tous les accusés entre eux?"

L'avocat n'écarte pas le fait que les accusés ont pu être trompés sur le scénario qu'ils trouveraient. "Mais la manipulation ce n’est pas de l’hypnose, elle s’arrête à la porte de la chambre à coucher. Tous, ont conservé leur boite à outil qui leur permet de comprendre et d’ajuster leur comportement."

"M. tout le monde, ils en ont assurément l’apparence, mais tous ont, d’une certaine manière, choisi de se rendre en connaissance de ce qu’ils attendaient. (...) Ils ont bien choisi, ils ont décidé de démissionner de la pensée. Ce qui nous distingue de l’animal pour faire prévaloir leur pulsion. Ils n'ont pas choisi de se poser les bonnes questions."

Caroline Darian "ne pourra être reconnue pleinement comme victime"

A l'instar de Gisèle Pelicot, Me Antoine Camus déplore la qualification retenue pour les faits concernant Caroline Darian, à savoir "atteinte à l'intimité par la captation d'images à caractère sexuel".

"Cette infraction n’est pas seulement mal ajustée mais elle est une souffrance incommensurable et une injustice cruelle. Caroline ne pourra jamais être pleinement reconnue comme victime et restera avec ses questions qui la détruisent à petit feu."

L'avocat rappelle que ces photos sont les seules "où son père aura refusé d’apporter son concours à la manifestation de la vérité". "Dominique Pelicot ne reconnait jamais rien spontanément. Ce qu’il reconnait, c’est dont il n’a pas le choix de reconnaître quand la preuve irréfutable lui est présentée."

Me Camus dénonce des "viols d'opportunité et de lâcheté"

Me Camus enchaîne avec les faits subis par Gisèle Pelicot. "Ces vidéos, qui hantent cette salle et qui les hanteront encore longtemps, sont au centre du dossier si ce n’est le dossier lui-même", rappelle le conseil, estimant que sans elles il n'y aurait peut-être pas de dossier.

"Imposer leur visionnage, jusqu'à la nausée, ne relevait ni d’un sadisme malsain, ni d’une vengeance perverse", se défend-il, rappelant qu'elles ont évité un "parole contre parole".

Pour l'avocat, la qualification retenue par la justice, à savoir viol en réunion, est insuffisante. "Gisèle Pélicot a été victime d’un viol de masse commis par son mari sur 10 ans. Cette qualification n’existe pas.

"Tous en quittant cette maison de l’horreur avaient compris que d’autres étaient venus avant et que d’autres passeraient après. Aucun n’a dénoncé. Tous à leur niveau ont contribué à cette perversité."

Ce sont des "viols d’opportunité et de lâcheté", plaide-t-il.

Me Camus rappelle les conséquences de cette soumission chimique qu'elle a subi pendant au moins 10 ans, l'accident de la route auquel elle a échapée, l'angoisse dans laquelle elle a vécu en raison de ses absences. Rien pour l'avocat n'a été retenu juridiquement.

"Il n'est pas question de faire le procès d’internet ou de Coco. On ne fait pas le procès de l’arme du crime. Mais sans ce fléchage direct à l’insu de la victime, mais au plus proche de son domicile, jamais ce dossier aurait pris cette dimension", démontre-t-il aussi.

"Alors techniquement ce sont bien des viols, cette qualification parait insuffisante à lui rendre pleinement justice."

Pour l'avocat de Gisèle Pelicot, il faut faire de ce procès "le terreau d'un changement de mentalités"

Me Antoine Camus est le premier à prendre la parole. D'un ton solennel, il démarre évoquant son "émotion". "Je mesure notre responsabilité comme auxiliaire de justice, pour porter la voix de nos clients, et comme homme de notre génération d’être à la hauteur du courage et de la dignité dont ils ont fait preuve pendant ces mois", énonce l'avocat de Gisèle Pelicot, de sa fille Caroline, de son petit-fils, de son fils Florian et de ses trois petits-enfants.

Me Camus revient sur "le geste presque politique" de Gisèle Pelicot quand elle a décidé de renoncer au huis-clos. "S’il n’y avait rien à attendre à titre personnel, il fallait bien trouver un sens", poursuit le conseil de son ton calme et ferme.

Pour lui, il faut "faire de nos débats le terreau d’une prise de conscience, un changement des mentalités, qui romprait avec une violence d’un autre âge. Comment en France en 2024 une femme peut encore subir ce qu’a vécu Gisèle Pelicot pendant au moins 10 ans? Comment en France en 2024 peut-on trouver au moins 50 individus pour profiter sans échange d’un corps inerte, d’un corps qu’on croirait mort, qu’il faut rouler sur lui-même le voir."

Mais le conseil prévient: "Nul ne peut anticiper ce que ce procès peut apporter comme changement. Ce qui est certain et ce qui sera peut-être décevant dehors, il ne peut être que question de faits précis, identifiés."

Les derniers mots de Dominique Pelicot à l'intention de Gisèle Pelicot

Me Béatrice Zavarro pose une dernière question: "Avez-vous un dernier mot pour votre famille ou pour résumer tout votre état d’esprit?"

Dominique Pelicot évoque en premier lieu ses enfants: "Le témoignage de ce qu’ils ont vécu après la découverte de ces désastres (...) Je regrette ce que j’ai fait. Pour certains ça ne suffira jamais. Je n’ai jamais touché aux enfants et aux enfants de mes enfants."

Son avocate le relance, lui parle de Gisèle Pelicot. "Elle fait partie de ce que je garde de plus profond au fond de moi-même", répond l'accusé face à sa victime qui pleure.

La défense demande que la question de l'altération du discernement soit posée

L'interrogatoire de Dominique Pelicot est terminé. Avant les plaidoiries des parties civiles, le président de la cour criminelle du Vaucluse demande aux avocats de la défense s'ils ont des questions complémentaires. Ces questions auxquelles la cour devra répondre et qui définiront la culpabilité ou non des accusés.

"Il est apparu la nécessité de mettre cette discussion au contradictoire dans la mesure que ce sujet a été abordé par des experts, certains d’entre eux ont pu avoir une transformation de la portée des actes qu’ils allaient commettre, dans leur intention", débute Me Paul-Roger Gontard, résumant le raisonnement de tous les avocats qui se sont succédés à la barre.

La défense demande alors que la cour réponde à la question de l'altération du discernement au moment du passage à l'acte, à savoir qu'une personne "n'est pas pénalement responsable" si elle "était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes".

Si l'altération du discernement était retenue, cela jouerait sur la peine prononcée.

Au total, 33 accusés demandent à ce que cette question soit tranchée par la cour.

Dominique Pelicot a "pour seul espoir" qu'on prouve qu'il n'a pas abusé de sa fille

"C’est la dernière fois qu’on en parle de Caroline", lance doucement Me Zavarro à son client Dominique Pelicot. Dans un échange "comme les centaines de fois" où ils se sont parlés "au parloir", l'avocate, qui a acquis la confiance de son client, revient sur cette question en suspens, à savoir les abus qu'il aurait pu faire subir à sa fille.

"Même si elle ne m’aime plus, je l’aimerai toujours. Je sais ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait", répond Dominique Pelicot.

Me Zavarro poursuit, lui rappelant que reconnaître avoir pris les photos de Caroline endormie en lingerie ne changera en rien sa peine. "Si je les avais fait je le dirai, je n’ai pas le souvenir d’avoir fait ces photos", dit Dominique Pelicot.

"Comme je vous dirais si on était tout les deux, je ne peux rien rajouter, elle ne me croira pas. Je ne lui demande pas de venir derrière mon cercueil. Mais c’est difficile quand on est confronté à quelque chose qu’on ne peut pas prouver. Le seul espoir que j’ai, c’est qu’elle puisse avoir la preuve que je n'ai jamais rien fait."

Caroline Darian dit à son père qu'il "finira seul comme un chien"

Après l'échange violent de la veille, nouveau face-à-face entre Dominique Pelicot et Caroline Darian. L'accusé était interrogé par un avocat de la défense lui demandant la personne qu'il choisirait pour "l'épauler" pendant son incarcération.

"Ca va peut-être faire hurler quelqu'un ici, j’aimerais avoir ma fille droit dans les yeux. Ca me fait mal de la voir comme ça contrairement à ce qu'elle pense", déclare d'emblée Dominique Pelicot.

Caroline Darian fulmine, le regard fixe puis explose: "Tu vas le dire ici dans cette cour, jamais je n’irais te voir. Tu as eu moult occasion. Tu finiras seul comme un chien."

"On finit toujours tout seul", répond, las, Dominique Pelicot. "Toi particulièrement", rétorque sa fille.

"Que seriez-vous prêt à donner, dire ou faire pour avoir le soutien de cette personne", insiste l'avocat provoquant la désapprobation des parties civiles. "Rien de plus que ce que je dis depuis le début, la vérité. A part donner ma vie à ma fille pour qu’elle ne pense pas ce qu’elle pense."

Gisèle Pelicot a dénoncé "le procès de la lâcheté"

Gisèle Pelicot a eu la parole une dernière fois hier. Solide à la barre, elle a dénoncé "le procès de la lâcheté". Questionnée, "martyrisée" selon les termes de son avocat, la septuagénaire a dû faire face aux questions de la défense mettant en avant la supposée "emprise" de son mari.

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"Je n'ai jamais pardonné à monsieur Pelicot", rétorque sèchement Gisèle Pelicot. La septuagénaire rappelle son sentiment de trahison. À ceci près que son ex-mari a reconnu les faits la concernant, tout comme une poignée d'accusés, qu'elle dit avoir accepté "de regarder dans les yeux".

Le face-à-face violent entre Dominique Pelicot et sa fille Caroline

L'audience de la veille a été marquée par un face-à-face violent entre Dominique Pelicot et sa fille Caroline. Cette dernière, dont des photos ont été retrouvées dans l'ordinateur de son père, est convaincue avoir été droguée et violée par lui.

"Je le dis droit dans les yeux, je ne l’ai jamais touchée", a déclaré Dominique Pelicot, provoquant la colère de Caroline Darian.

"Tu mens, tu mens, tu n'as pas le courage de dire la vérité, même concernant ton ex-femme. Tu mourras dans le mensonge. Tu es seul dans le mensonge. C’est bien dommage pour toi, tu n’as pas de face."

Dominique Pelicot interrogé pour la dernière fois

Bonjour à toutes et à tous. Dominique Pelicot va être interrogé pour la dernière fois dans ce procès hors norme.

Hier, l'accusé principal a été longuement entendu, questionné par les avocats de la défense. Il a justifié ses actes en décrivant son "fantasme" de "soumettre une femme insoumise". Fantasme issu, selon lui, d'un viol qu'il dit avoir subi à l'âge de 9 ans et d'un autre viol auquel il aurait été obligé de participer à l'âge de 14 ans.

À 19 heures, le président de la cour criminelle du Vaucluse a suspendu l'audience. Elle reprendra ce matin avec les dernières questions d'un accusé de la défense et surtout celles de son avocate, Me Zavarro.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV