Attentat de la rue des Rosiers: procès aux assises requis contre six personnes, dont Abou Zayed

Walid Abdulrahman Abou Zayed, suspect dans l'attentat de la rue des Rosiers à Paris en 198, fait le V de la victoire lors d'une audience au tribunal d'Oslo sur une demande d'extradition déposée par la France, le 25 septembre 2020 en Norvège - Terje Bendiksby © 2019 AFP
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé ce mercredi 9 juillet avoir requis le renvoi de six personnes, dont Abou Zayed, dans l'enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers, qui avait fait six morts en 1982 à Paris.
Il demande un procès devant la cour d'assises spéciale pour Abou Zayed, suspecté d'être l'un des tireurs de l'attentat et détenu en France depuis fin 2020, ainsi que pour H. T., mis en examen en avril car soupçonné d'avoir caché des armes à l'époque, et actuellement sous contrôle judiciaire.
Un procès est également requis pour quatre autres protagonistes centraux, actuellement visés par des mandats d'arrêt et localisés en Cisjordanie, en Jordanie et au Koweït.
Six morts en 1982
Le 9 août 1982, six personnes ont été tuées et 22 blessées dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier du Marais, perpétrée par un commando de trois à cinq hommes.
L'attentat a été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Abou Zayed, principal suspect, risque un procès pour assassinats et tentatives d'assassinats. Il conteste les faits.
Extradé de Norvège fin 2020 et incarcéré, il est "expressément désigné comme l'auteur des assassinats et tentatives d'assassinats, de manière constante et concordante depuis près de 14 ans par plusieurs témoins", même s'il est mis hors de cause par deux autres hommes, souligne le Pnat dans ses réquisitions dont l'AFP a eu connaissance mercredi.
La "volonté de faire régner la terreur"
S'agissant d'H. T., les expertises menées ont souligné "la similarité parfaite" entre les armes et munitions retrouvées sur les lieux et au bois de Boulogne avec celles saisies "lors d'attentats formellement attribués à ce groupe terroriste à Londres, Rome, Athènes et Bruxelles", détaille le ministère public.
L'attentat "relève sans conteste d'une volonté de faire régner la terreur" comme "en atteste l'acharnement du commando à faire le plus de victimes possibles dans un lieu touristique réputé fréquenté par la communauté juive française et internationale", insiste encore le Pnat.
Les avocats des mis en cause, sollicités par l'AFP, n'ont pas commenté dans l'immédiat.
"C'est un sentiment partagé pour les parties civiles aujourd'hui, entre l'immense soulagement de savoir que la République n'abandonne pas ses victimes, malgré les années passées, les errements de la justice et des politiques, et le regret de constater que c'est un procès incomplet qui s'annonce, avec plusieurs accusés réfugiés à l'étranger", a réagi auprès de l'AFP Romain Boulet, avocat de proches de victimes.