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Police-Justice

Procès Xynthia: 4 ans de prison pour l'ex-maire de la Faute-sur-Mer

René Barratier, ex-maire de la Faute-sur-Mer

René Barratier, ex-maire de la Faute-sur-Mer - BFMTV

VIDEO - Les verdicts sont tombés dans le procès Xynthia. L'ex-maire, René Marratier, a été condamné à quatre ans de prison ferme et a annoncé son intention de faire appel.

L'ancien maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, et son ex-adjointe à l'urbanisme, Françoise Babin, ont été condamnés vendredi à respectivement quatre et deux ans de prison ferme pour la mort de 29 personnes lors du passage de la tempête Xynthia en 2010. C'est plus que ce que réclamait le procureur qui avait requis, le 15 octobre dernier, une peine de 4 ans de prison dont 3 ferme à l'encontre de l'ancien édile.

Pour Françoise Babin, ex-adjointe à l'urbanisme, présidente de la commission d'urbanisme, par ailleurs promoteur immobilier et propriétaire de nombreux terrains sur la commune, le ministère public avait requis une peine de trois ans de prison, dont deux ferme, et 50.000 euros d'amende. Elle a finalement été condamnée à 75.000 euros d'amende en plus des deux ans de prison ferme.

Deux autres prévenus étaient également jugés pour "homicides involontaires". Le fils de l'ex-adjointe, Philippe Babin, poursuivi pour ne pas avoir organisé de surveillance de la digue la nuit de la tempête, a été condamné à 18 mois de prison ferme. Et le fonctionnaire départemental Alain Jacobsoone, accusé de ne pas avoir prévenu le maire des dangers de Xynthia, a été relaxé. 

Des risques "intentionnellement occultés"

Le tribunal correctionnel des Sables d'Olonne a estimé que les anciens élus connaissaient parfaitement les risques d'inondation dans la station balnéaire mais les avaient "intentionnellement occultés" pour "ne pas entraver la manne" que représentait l'urbanisation.

René Marratier va faire appel de cette décision, selon son avocat Didier Seban qui a dénoncé un "procès en sorcellerie". "Le tribunal voulait condamner M. Marratier, c'est ce qui ressortait des déclarations du président dès le premier jour. Il l'a condamné à la fin, comme s'il n'y avait pas eu d'audience", a-t-il ajouté. L'ancien maire a fustigé sur BFMTV "un scandale d'Etat" et dénoncé "une profonde injustice". Il s'est dit "offusqué", "effondré" et a assuré ne plus savoir quoi faire. "Je reste persuadé que les faits qui me sont reprochés ne sont pas sincères", "je suis un être humain comme tout le monde", a ajouté René Marratier, 

Du côté des victimes, François Anil, président de l'association des parties civiles, a fait part de son "soulagement". "Cette peine va sans doute faire école et amener les élus à prendre les bonnes décisions sur le littoral", a-t-il ajouté en précisant qu'il avait une pensée pour les habitants du Gard. Même s'il a refusé de commenter le jugement, il a salué la "reconnaissance" de ce qu'ont subi les victimes. Corinne Lepage, avocate de l'association des victimes, a salué une "sanction historique", une décision qui pointe "les dysfonctionnement de la démocratie locale".

A. D. avec AFP