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Police-Justice

Procès du meurtre de Sophie Lionnet: "Je ne sais pas comment je vais réagir", confie son père

Sophie Lionnet, 21 ans, était jeune fille au pair à Londres.

Sophie Lionnet, 21 ans, était jeune fille au pair à Londres. - BFMTV

Le corps de la jeune française a été retrouvé calciné en septembre dernier dans une propriété du quartier de Wimbledon, à Londres. Ses employeurs sont jugés à partir de ce lundi et pendant cinq semaines.

Ce sont des voisins incommodés par l'odeur nauséabonde qui ont mis fin au calvaire et à l'attente des parents de Sophie Lionnet. Ce 20 septembre 2017, les policiers britanniques découvrent le corps de la jeune française calciné à l'arrière d'une propriété au sein du quartier cossu de Southfields, au sud-ouest de la capitale londonienne. Elle était employée par un couple de Français comme jeune fille au pair depuis le début de l'année 2016.

Sophie Lionnet, la vingtaine, trouve cet emploi par le biais d'une amie. Titulaire d'un CAP petite enfance, la jeune fille veut perfectionner son anglais. "Elle était bien à Londres, elle se plaisait, confie à BFMTV Patrick Lionnet, le père de Sophie. Elle s’occupait de deux petits garçons." La jeune fille est pourtant mal payée, 56 euros par mois. Mais la situation se dégrade au fil des semaines. En plus de s'occuper des enfants, la jeune fille doit faire le ménage, les courses....

"Elle nous disait que ses employeurs ne l'avaient pas encore rémunérée, qu'une fois qu'ils l'auraient rémunérée, elle rentrerait. (...) A chaque fois ils rajoutaient du temps, des excuses", a raconté Mélanie, sa cousine, à l'AFP, la décrivant comme "fatiguée".

"J'attends des vérités"

Que s'est-il passé ce 20 septembre 2017? Comment et surtout pourquoi Sophie Lionnet a été tuée. C'est à toutes ces questions que la justice britannique doit répondre à partir de ce lundi et pendant cinq semaines au moins. Devant la cour criminelle de l'Old Bailey à Londres, Ouissem Medouni et Sabrina Kouider, âgés respectivement de 40 et 35 ans, les employeurs de la jeune femme ont nié l'avoir tuée. Le premier a seulement plaidé coupable d'entrave à la justice après avoir voulu se "débarrasser" du corps en "le brûlant".

"J’attends des vérités, explique Patrick Lionnet qui a pu se rendre à Londres que grâce à une aide financière spéciale de l'Etat qui prend en charge son transport et son hébergement sur place. Pourquoi? Et après j’espère qu’ils soient sévèrement punis." En Grande-Bretagne, le couple encourt la réclusion criminelle à perpétuité au cours d'un procès dont la procédure est accusatoire, où chaque partie doit prouver les faits qu'elle défend. Douze jurés citoyens assisteront le juge et devront prendre une décision à l'unanimité.

"Ca fait longtemps que j'attends ce procès, conclut le père de Sophie Lionnet. Je l’appréhende aussi parce que je ne sais pas comment je vais réagir, si je vais tenir le choc."

J.C. avec Marion Lhour