BFMTV
Police-Justice

Sophie Lionnet: ouverture du procès du calvaire de la jeune fille au pair française

Des fleurs avaient été déposées après une marche en hommage à Sophie Lionnet  le 8 octobre 2017 à Londres

Des fleurs avaient été déposées après une marche en hommage à Sophie Lionnet le 8 octobre 2017 à Londres - NIKLAS HALLE'N, AFP/Archives

Le procès des meurtriers présumés de Sophie Lionnet s'ouvre ce lundi devant la cour criminelle de l'Old Bailey à Londres. Le corps calciné de la jeune française au pair avait été retrouvé fin septembre dans le jardin de ses employeurs à Londres.

Ouissem Medouni, 40 ans, et Sabrina Kouider, 35 ans, nient avoir tué la jeune fille, âgée de 21 ans au moment des faits, et originaire de Troyes (nord-est de la France). Ouissem Medouni a plaidé coupable d'entrave à la justice pour avoir tenté de se "débarrasser" du corps "en le brûlant", selon les termes retenus pour ce chef d'inculpation.

Le couple en détention

Les deux Français ont été placés en détention depuis que la police britannique a découvert, le 20 septembre 2017, le cadavre de la jeune fille. Les autorités avait été alertées par des voisins, intrigués par une épaisse fumée en provenance de l'habitation du couple, située dans le quartier de Southfields, dans le sud-ouest londonien.

Le procès doit permettre de déterminer quand et comment Sophie Lionnet a été tuée. Son corps n'a toujours pas été rapatrié en France, des contre-expertises pouvant être ordonnées pendant les quatre semaines que doivent durer les débats.

Ses parents pourront y assister grâce à une aide financière spéciale débloquée par l’État français pour prendre en charge leur transport et leur hébergement sur place, a déclaré leur avocat, Frank Berton. "C'est assez rare pour être souligné", a-t-il ajouté.

L'isolement des au pair

La mort de Sophie Lionnet avait provoqué une vive émotion parmi les jeunes au pair travaillant au Royaume-Uni, et plus largement au sein d'une partie de la communauté française.

L'affaire avait également mis en lumière les difficultés, entre isolement et exploitation, parfois rencontrées par les au pair, souvent très jeunes et sans expérience, qui travaillent et habitent dans des familles à l'étranger.

"L'histoire de Sophie m'a énormément touchée", avait confié Glwadys Beya, une au pair de 24 ans installée à Londres.

"C'est vraiment triste et si on n'en parle pas, c'est une situation qui risque de se reproduire", avait-elle estimé.

Victoria, 21 ans, au pair à Warlingham, près de Londres, avait elle dit "espérer qu'une reconnaissance juridique plus précise encadrera le travail des au pairs" à l'avenir.

Le 8 octobre, une marche silencieuse en hommage à Sophie Lionnet avait rassemblé une trentaine de personnes, membres de sa famille et amis, dans le quartier où elle vivait, à Londres.

Sa cousine, Mélanie Lionnet, avait alors déclaré que la jeune fille était "fatiguée", et qu'elle voulait "rentrer en France".

"Elle nous disait que ses employeurs ne l'avaient pas encore rémunérée, qu'une fois qu'ils l'auraient rémunérée, elle rentrerait. (...) A chaque fois ils rajoutaient du temps, des excuses".

La rédaction avec AFP