Procès des Roms à Nancy: peine maximum requise pour dix prévenus

Le procès de 27 membres d'un clan de Roms de Croatie auteurs de cambriolages en série s'est ouvert lundi à Nancy. (Photo d'illustration) - -
La peine maximum, soit dix ans, a été requise mercredi par le parquet pour 10 des 27 membres de trois familles roms de Croatie, dont le procès hors norme s'est ouvert lundi à Nancy, en Meurthe-et-Moselle. Les prévenus comparaissaient pour "association de malfaiteurs et complicité" pour une centaine de vols commis en 2011 par leurs enfants âgés d'une dizaine d'années.
"Un système basé sur la violence"
Décrivant "un système basé sur la violence", le procureur Grégory Weil a dénoncé la "lâcheté" et la "cupidité" des prévenus, accusés d'avoir forcé des enfants à commettre des cambriolages en série dans l'est de la France, mais aussi en Belgique ou en Allemagne.
"A vous qui n'avez craint aucune outrance pour vous dérober, je n'aurai que deux mots: lâcheté et cupidité", leur a lancé Grégory Weil, vice-procureur de la juridiction interrégionale spécialisée de Nancy.
Le parquet rejette tout "déterminisme culturel" des Roms
L'enquête, basée sur des milliers d'écoutes interceptées chez 120 suspects, a mis au jour une organisation dirigée par des chefs de clan, aidés de capitaines, lieutenants et enfin de leurs enfants âgés d'une dizaine d'années, les exécutants des cambriolages.
Les investigations ont également établi que ce réseau se livrait à la traite d'êtres humains, un délit pour lequel plusieurs prévenus sont poursuivis dans le cadre "d'achats" d'épouses, parfois pour 180.000 euros.
Grégory Weil a retenu l'ensemble des charges qui pesaient contre eux. "L'institution du mariage rom a été détournée, dévoyée", a dénoncé le vice-procureur, pour qui "les traditionnelles dots étaient d'un prix exorbitant, au-delà de la coutume. Il ne faudra pas prendre le dangereux chemin du relativisme, voire du déterminisme culturel, pour justifier ces faits", a-t-il dit.
Tout au long du procès, les prévenus ont nié en bloc toutes ces accusations.