Procès de la sextape à Saint-Étienne: visé par un autre projet de chantage, l'ancien maire a "une impression de nausée permanente"

Le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau arrives au tribunal de Lyon le 22 septembre 2025 - OLIVIER CHASSIGNOLE © 2019 AFP
L'ancien maire de Saint-Étienne, visé par un projet de sextape qui ne s'est pas concrétisé, a expliqué jeudi 25 septembre avoir "une impression de nausée permanente" depuis la révélation du scandale en 2022.
Michel Thiollière, maire UMP-Rad de 1994 à 2008, était entendu comme partie civile par le tribunal correctionnel de Lyon, qui juge depuis lundi le maire actuel de Saint-Etienne Gaël Perdriau (ex-LR) et trois de ses anciens collaborateurs pour chantage.
Ces quatre prévenus sont accusés d'avoir muselé Gilles Artigues, un rival de Gaël Perdriau en le filmant à son insu avec un prostitué.
Deuxième projet
Mais l'enquête a fait ressortir un autre projet de "kompromat" à l'encontre de Michel Thiollière. Dans un enregistrement audio saisi lors des investigations, on entend le directeur de cabinet du maire, Pierre Gauttieri, envisager, dans un échange avec un autre prévenu, de filmer l'ancien maire avec une prostituée mineure pour le forcer à se retirer définitivement de la vie politique.
Le projet a été abandonné et le maire Gaël Perdriau n'est pas poursuivi à ce sujet. Mais "j'aurais aimé qu'il prenne la parole pour me manifester un soutien", quand l'affaire a été rendue publique, a déploré Michel Thiollière.
Selon lui, Gaël Perdriau qui nie tout délit a, a minima, manqué de fermeté dans cette affaire. Pierre Gauttieri, qui dans un autre enregistrement profère de violentes menaces en présence de Gaël Perdriau, "aurait dû être recadré", tacle l'ancien maire.
Et Gaël Perdriau, qui a reconnu avoir su qu'un de ses adjoints disposait d'une sextape, aurait dû lui "retirer ses délégations", admoneste-t-il encore, en regrettant le mal porté à la ville de Saint-Étienne. Le procès, qui a pris du retard, doit durer jusqu'en milieu de semaine prochaine. Gaël Perdriau encourt dix ans de prison et une peine d'inéligibilité.