Prison ferme requise contre la gérante d'une crèche clandestine

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Dix-huit mois de prison, dont six mois ferme, et une amende de 30.000 euros ont été requis à l'encontre de la gérante de la crèche clandestine, démantelée au début de l'été. Le tribunal correctionnel de Marseille a mis sa décision en délibéré au 26 novembre.
Hélène Atlan, 60 ans, était notamment poursuivie pour des faits de travail dissimulé et pour création sans autorisation d'un établissement destiné à accueillir des enfants de moins de six ans. La prévenue a accueilli, de juillet 2009 à juillet 2012, jusqu'à 14 enfants âgés de neuf mois à trois ans dans son appartement de 130 mètres carrés situé sur la Canebière, au cœur de Marseille.
La procureure Sophie Mercier a également réclamé à son encontre l'interdiction d'exercer son activité et une interdiction d'entrer en contact avec des enfants mineurs. « Ce n'est pas le petit monde merveilleux tel qu'elle nous le décrit à la barre », a insisté la magistrate. Elle a dépeint des enfants « entassés dans plusieurs pièces » de l'appartement, « dans des lits parapluies pour les plus chanceux, posés sur des matelas pour les autres ».
« Pour moi, je ne faisais pas de mal »
La "Communauté d'enfants", le nom donné par la prévenue à sa structure clandestine, employait quatre autres personnes et rapportait à Hélène Atlan entre 4.000 et 5.000 euros par mois, le plus souvent payés par les parents à l'aide de chèques emploi-service déductibles pour moitié des impôts.
« J'avais un pied dans la légalité, un autre dans l'illégalité. Pour moi, je ne faisais pas de mal », a affirmé la prévenue à la barre. « On n'était pas dans des bidonvilles. Les conditions d'hygiène et de sécurité étaient parfaitement remplies », a plaidé son avocat, Me Arié Goueta, dénonçant les "carences de la société et de ses organismes".
Le mois dernier, la responsable d'une autre structure du même type démantelée à Marseille a été condamnée à un an de prison avec sursis et à 13.000 euros d'amende. Marseille dispose de 15.728 places d'accueil, tous modes de garde confondus, principalement réparties au sein de 63 crèches municipales, 74 associatives et 33 privées.