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Police-Justice

Prise d'otages dans le 10e arrondissement: comment s'est déroulé l'assaut

Les hommes de la BRI ont lancé l'assaut après 19 heures.

Les hommes de la BRI ont lancé l'assaut après 19 heures. - BFMTV

La prise d'otages dans un immeuble du 10e arrondissement de Paris s'est terminée peu avant 20 heures, avec l'interpellation du forcené. La décision a été prise d'intervenir par les policiers d'élite de la BRI, alors que le négociateur de cette unité a estimé qu'il n'y avait pas d'autre solution.

Un scénario en trois actes. Mardi peu avant 20 heures, les deux otages séquestrés depuis le milieu de l'après-midi par un homme de 26 ans dans un immeuble du 10e arrondissement de Paris ont pu retrouver la liberté après l'assaut des hommes de la BRI, la Brigade de recherche et d'intervention. Le forcené a été appréhendé sans problème au bout de trois heures de négociations sans issue.

Ce mardi soir, peu après 19 heures, la rue des Petites Ecuries et son quartier populaire et très fréquenté sont toujours bouclés, alors qu'un forcené retient des otages dans un immeuble. Depuis deux heures, un négociateur de la police cherche à en savoir un peu plus sur sa personnalité, ses motivations mais aussi sur la situation des personnes retenues. Au fil des conversations, les policiers apprennent que l'un des otages est bâillonné, ligoté et qu'il a été aspergé d'essence.

Revendications confuses

Malgré cette information primordiale, la difficile décision de lancer l'assaut est prise. Les policiers savent que l'homme ne se rendra pas. Ils savent aussi qu'il est instable: lors de leurs échanges, le forcené parle des attentats du 11 septembre à New York, de l'Iran, des assassinats de Mohammed Merah, mais aussi de l'affaire Théo ou de l'affaire Maëlys. Dépeint comme un "individu plutôt déboussolé psychologiquement" par le ministre de l'Intérieur, l'homme a d'ailleurs depuis été transféré à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Sa garde à vue a été levée.

Pour les hommes de la BRI, le plan se dessine. Dans un premier temps, ils envoient dans l'immeuble un robot lanceur d'eau prêté par les pompiers. L'objectif est double: surprendre le forcené et inonder les lieux pour éviter qu'ils ne prennent feu et ainsi tenter de protéger l'otage aspergé d'essence. Une première colonne d'hommes de l'antigang s'introduit alors dans le bâtiment par une porte dérobée, avant qu'une seconde colonne n'entre à son tour et tombe nez-à-nez avec l'agresseur. L'homme retenu en otage est en face de lui, sous la menace de son couteau.

Otages sains et saufs

L'interpellation du jeune Marocain de 26 ans se fait sans encombre. En effectuant une inspection des locaux, soit une dizaine de pièces, les policiers découvrent une femme qui s'était cachée durant toute la prise d'otages. En contact permanent avec les forces de l'ordre, elle leur a livré de précieuses informations. Les deux otages ont alors pu être libérés sains et saufs. Avant l'assaut, deux personnes avaient pu être récupérées. Un homme s'était enfui dès le début après s'être battu avec le preneur d'otages. Une femme enceinte était parvenue à s'enfuir, et a elle aussi été frappée. 

Aucun explosif n'a été retrouvé sur place. En revanche, des couteaux et une arme factice ont été trouvés dans l'appartement où le forcené était retranché, et la pièce était aspergée d'essence. Placé dans un premier temps en garde à vue, il n'était pas connu des services spécialisés: il n'est pas fiché S, et ne figure pas au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). En revanche, son nom figure au TAJ, le fichier des antécédents judiciaires.

J.C. avec Sarah-Lou Cohen