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Police-Justice

Primes en liquide de Guéant : le parquet ouvre une enquête préliminaire

Claude Guéant.

Claude Guéant. - -

Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert vendredi une enquête préliminaire sur les primes en liquide perçues par Claude Guéant. L'ancien secrétaire général de l’Élysée aurait touché 10 000 euros de primes mensuelles entre 2002 et 2004.

Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert vendredi une enquête préliminaire sur les primes en liquide perçues par Claude Guéant. L'enquête a été ouverte à la suite de la publication d'un rapport d'inspection, selon lequel quelque 10 000 euros mensuels, puisés dans les « frais d'enquête et de surveillance » des policiers, ont été « remis » à Claude Guéant entre 2002 et 2004, alors qu'il était directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
L'actuel ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait annoncé lundi sa décision de transmettre à la justice le rapport sur les frais d'enquête au sein de la police qu'il avait commandé à deux services d'inspection. Cette mission visait notamment à vérifier les explications de Claude Guéant au sujet de factures payées en liquide découvertes par des policiers à son domicile, parallèlement au versement sur son compte de 500 000 euros.

Cette affaire « ne peut que nous choquer »

Plusieurs syndicats de police ont souhaité que l'ancien ministre rembourse ces primes. Cette affaire « ne peut que nous choquer », a ainsi déclaré Pons-Messouaki, secrétaire générale adjointe du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI). « A la base, les frais de mission et de surveillance doivent servir aux policiers pour être réactifs dans le traitement des enquêtes », a-t-elle dit.
Des députés de gauche ont demandé jeudi ce que savait Nicolas Sarkozy sur les primes en liquide reçues par des membres de cabinets ministériels, comme Claude Guéant. « Nul ne sait si les 240 000 euros sur 24 mois détournés de leur fonction originelle ont été retenus par M. Guéant ou remis à des tiers », a expliqué le député radical de gauche Alain Tourret. Lors de la publication de l'enquête administrative, l'entourage de Claude Guéant avait relevé que ces sommes ne lui étaient pas destinées, mais utilisées pour un système de « gratifications », notamment pour les policiers en charge de la protection du ministre de Sarkozy.

Philippe Gril avec AFP