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Police-Justice

Près de 11 ans de détention requis contre un Néerlandais pour "sextorsion"

Le policier est jugé au tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.

Le policier est jugé au tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. - Bertrand Guay - AFP

La justice néerlandaise a requis onze ans de prison contre un néerlandais, accusé d'avoir contraint par chantage plusieurs jeunes filles à s'exposer sur internet.

Le parquet néerlandais a requis jeudi près de onze ans de détention pour un Néerlandais de 38 ans, accusé d'avoir contraint par chantage des dizaines de jeunes filles à travers le monde à s'exposer sur internet dans des actes sexuels.

"Il est temps que justice soit rendue et le suspect doit être tenu éloigné de la société aussi longtemps que possible", a déclaré la représentant du parquet, Annet Kramer lors d'une audience au tribunal d'Amsterdam. 

Interpellé en 2014

La détention requise, de dix ans et huit mois "ne répond qu'à peine" aux souffrances des victimes d'Aydin C. Le Néerlandais avait été interpellé en 2014 après que Facebook eut averti la police néerlandaise qu'un "sextorqueur" opérait depuis les Pays-Bas.

La "sextorsion" est une escroquerie visant à faire chanter quelqu'un en obtenant par la ruse des photos pornographiques soit pour les monnayer soit pour en obtenir d'autres.

Il est accusé d'avoir ainsi harcelé sur internet des dizaines de jeunes filles qui se trouvaient aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Norvège, aux États-Unis et au Canada. Il fait l'objet de 72 accusations, notamment de production et détention de pornographie infantile, chantage, fraude et possession de stupéfiants.

Possible extradition au Canada

Après ce procès, qui pourrait prendre des années, Aydin C. pourrait être extradé au Canada pour être jugé dans une autre affaire à la suite de laquelle une Canadienne de 15 ans, Amanda Todd, s'était suicidée en 2012.

L'adolescente avait publié son histoire sur YouTube. Un prédateur l'avait persuadée de lui montrer ses seins via webcam, puis avait mis en ligne sa photo sur internet après qu'elle avait refusé de lui "faire un show".

La mère d'Amanda Todd s'est rendue à Amsterdam pour assister aux audiences. Sa fille aurait "voulu pouvoir le regarder dans les yeux et lui dire ce que ses actes lui ont fait", a-t-elle assuré dans une interview avec la chaîne de télévision néerlandaise NPO. "Mais elle ne peut pas, je vais donc être celle qui la défend", a-t-elle ajouté. 

Le décès d'Amanda Todd avait provoqué un immense émoi au Canada et lancé un débat sur les dangers de la cyber-intimidation.

G.D. avec AFP