Policiers interpellés à Marseille : tous ripoux ?

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Les premiers soupçons de "vols et extorsion en bande organisée et infractions à la législation sur les stupéfiants" remontent à novembre 2011. L'affaire prend alors de l'ampleur en février dernier à la suite d’écoutes téléphoniques. Puis démarre réellement lorsqu'un policier dénonce ces pratiques douteuses dans la presse locale, juste après sa propre révocation.
"C'est du donnant-donnant"
Ce système de racket auprès de dealers est en fait répandu depuis plusieurs mois. Un ancien de la BAC nous l’avait confirmé à visage couvert il y a quinze jours : "Il y a des chefs ou des anciens policiers qui récupèrent des enveloppes pour laisser travailler les mecs tranquille dans les cités. C’est du donnant-donnant", raconte-t-il.
Des policiers lâchés par la République
Mais pour certains experts, cette découverte n’est pas une surprise. Cette pratique témoigne de l’abandon des quartiers sensibles de la ville par la République, laissant s’y dérouler ainsi toutes sortes de trafic : "On découvre finalement que l’on y a aussi abandonné peut-être ces policiers, on les a laissés sans bride au cou, sans contrôle, sans hiérarchie" explique Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme.
Parmi les soixante-dix policiers de la BAC nord de la cité phocéenne, une vingtaine d’entre eux pourraient être concernés par cette opération coup de poing. L'’objectif est surtout de cerner les brebis galeuses au sein d’un service très utile, a par ailleurs souligné le procureur de Marseille