Police: le matricule, une mesure qui passe inaperçue

Contrôle de police à Sarcelles, lundi soir. - -
Voilà deux semaines que les policiers arborent le matricule. Un numéro à sept chiffres qui permet de les identifier. La mesure, mise en place par Manuel Valls, avait provoqué un tollé au sein des syndicats de police, qui la jugeaient stigmatisante. Mais sur le terrain, la mesure passe inaperçue.
Limiter les contrôles abusifs
La mesure était censée permettre l'identification des policiers afin de se plaindre auprès de sa hiérarchie en cas de problème. Son but affiché: limiter les contrôles abusifs. Eric Heip, commissaire à Sarcelles, dans le Val-d'Oise, y place ainsi beaucoup d'espoirs: "le matricule permet de confronter les personnes aux policiers dont ils se plaignent et ainsi entamer un nécessaire travail d'explication".
Mais après deux semaines, les principaux intéressés constatent que rien n'a changé. "Je n'y étais pas favorable, mais finalement ça ne change pas notre façon de travailler", indique Jérémy Debaer, policier à Sarcelles.
"Les keufs on connaît leur blaze"
Et pour cause: personne ne remarque les sept chiffres sur son uniforme. "Non, je n'ai pas vu que les policiers portaient un matricule, et je ne comprends pas pourquoi ils le portent", indique un jeune homme après un contrôle lundi soir.
Plus loin, deux garçons de la cité soulignent l'inutilité de la mesure. "De toute façon, ici les keufs (flics), on connaît tous leur blaze (nom)", indique l'un. L'autre estime que "même s'ils nous font un truc, la police gagnera toujours".
Et si des plaintes ont été déposées contre des policiers au commissariat de Sarcelles, aucune d'entre elle ne mentionne le fameux matricule.