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Police-Justice

Plus de 1000 victimes pour le procès d'une vaste arnaque immobilière

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Seize personnes sont jugées à partir de mercredi par le tribunal correctionnel de Paris dans le cadre d'une escroquerie qui remonte au début des années 2000.

Seize personnes sont jugées à partir de ce mercredi dans le cadre d'une enquête pour une vaste arnaque immobilière. Ils devront répondre d'escroquerie, de publicité mensongère, d'abus de faiblesse et autres malversations. Au total, ce sont plus d'un millier de victimes qui ont pu être retrouvées et plus de 200 avocats qui plaideront au cours des audiences qui doivent durer un mois.

L'affaire débute en 2002. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes est alertée pour des agissements douteux attribués à Panorimmo. Créée en 2001, la société surfe sur le créneau des "marchands de listes". Cette pratique consiste à proposer à des particuliers un fichier de biens immobiliers à vendre, sans avoir à passer par des agences.

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Des prestations allant jusqu'à 20.000 euros

A force de conviction, les commerciaux de la société font miroiter aux propriétaires une vente de leur appartement ou maison dans des délais très courts, et à des prix bien supérieurs à ceux du marché. Pour apporter une garantie à ses clients, Panorimmo prétend "drainer des millions de contacts potentiels en France et à l'étranger" et "développer une puissante force de communication".

Ce résultat n'est pas gratuit. La société facture ses services entre 2.400 et 19.000 euros. Une somme à régler par chèque ou en souscrivant un crédit supposé être "gratuit" auprès de Créatis, à l'époque filiale du Crédit municipal de Lille. Et pour finir de séduire ses clients, sur ce contrat figure la mention "satisfait ou remboursé", si le bien ne trouvait pas preneur. 

Si l'offre semble alléchante, l'arnaque est vite découverte par les clients de Panorimmo. Une fois les chèques encaissés, la société ne donne aucune nouvelle aux vendeurs qui ne reçoivent aucune offre pour leur bien. Pis, certains attendent encore le photographe censé venir photographier leur propriété pour la présenter sous son plus beau jour. Et quand, miracle, ils obtiennent le numéro d'un acheteur potentiel, celui-ci sonne dans le vide. 

Des victimes touchées par la maladie

Outre des faits d'escroquerie et de publicité mensongère, Panorimmo ne s'adressait pas à n'importe quel public. On y trouve une veuve diminuée après un cancer du sein et dont la vision est altérée par un diabète sévère, un homme victime d'une récente congestion cérébrale, une femme en instance de divorce, RMIste et avec deux enfants à charge. Mais encore une cliente pressée de vendre la maison dans laquelle son mari s'est suicidé sous ses yeux.

Panorimmo est accusée d'abus de faiblesse. En effet, parmi le millier de victimes qui ont été répertoriées, nombreuses sont celles qui sont affaiblies par l'âge, la maladie, la précarité. Faisant d'elles des cibles privilégiées prêtes à tout pour vendre leur bien. L'enquête a révélé que de nombreux contrats avaient été remplis par les commerciaux eux-mêmes. Parmi les accusés figurent les fondateurs de la société Panorimmo, des commerciaux mais aussi des représentants de la banque Créatis.

J.C. avec AFP