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Police-Justice

Pau: un Soudanais jugé pour l'assassinat d'un responsable de centre de demandeurs d'asile

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Son statut de réfugié avait été remis en cause après une condamnation pour des violences à l'arme blanche en 2017.

Un Soudanais comparaît, de lundi à mercredi à Pau devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques, pour assassinat. Il avait poignardé à mort un responsable de centre de demandeurs d'asile en 2021, après avoir perdu son statut de réfugié en raison d'une condamnation.

Le 19 février dernier, vers 11 heures, l'homme, âgé de 40 ans aujourd'hui, entre dans le centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) Isard COS à Pau. Arrivé en France en 2015, il avait obtenu un statut de réfugié, notamment grâce à l'aide du responsable du pôle asile au sein de l'association, Cyril Pierreval.

Une condamnation en 2017

Mais une condamnation pour des violences à l'arme blanche en 2017 est venue remettre en cause son statut, accordé par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

C'est avec l'intention de demander une nouvelle fois de l'aide à Cyril Pierreval qu'il se rend dans son ancien centre d'accueil. Le travailleur associatif lui répond ne pas être en mesure de l'aider pour renouveler son titre de séjour.

Le Soudanais le frappe alors à plusieurs reprises avec un couteau qu'il avait sur lui. L'autopsie a révélé 15 plaies par arme blanche, dont la moitié au niveau du thorax et une dans la zone cervicale. Le père de famille âgé de 46 ans meurt sur place. Plus tard, l'agresseur mis en examen avait expliqué tenir l'association pour responsable du non-renouvellement de son titre de séjour.

"Rien ne justifiait cet acte barbare"

La Fondation Cos qui gère ce centre d'accueil, constituée partie civile, "n'était pour rien dans la situation administrative de l'assassin présumé", commente Me Thierry Sagardoytho, son avocat. L'association "lui a ouvert sa porte pour lui venir en aide, rien ne justifiait cet acte barbare".

La compagne de la victime sera également sur le banc des parties civiles. "L'œuvre de Cyril Pierreval au service des plus défavorisés mérite qu'un hommage lui soit rendu à travers ce procès", ajoute l'avocat de la Fondation.

L'agresseur, connu de la police pour des faits de violence, avait déjà effectué un passage en prison mais il était inconnu des services de renseignement. Contactée, son avocate, Me Béatrice Spiteri-Vinci, n'a pas fait de commentaires avant l'audience. Implanté de longue date à Pau, le centre d'accueil de demandeurs d'asile Isard COS compte 257 places. Il propose aussi des hébergements dans différents quartiers de la ville.

Manon Aublanc avec AFP