Pau : un marginal avoue le meurtre d'Alexandre Junca

Les quatre personnes ont été mises en examen dimanche pour « assassinat avec actes de torture et de barbarie et séquestration de plus d'une semaine, en bande organisée, d'un mineur de moins de quinze ans » - -
Il a frappé et tué Alexandre parce qu’il avait la rage: c’est en substance le contenu des aveux de Mickaël Baehrel, un marginal de 27 ans mis en examen dimanche pour « assassinat avec actes de torture et de barbarie et séquestration de plus d'une semaine, en bande organisée, d'un mineur de moins de quinze ans » dans l’affaire Alexandre Junca. Le corps démembré de l’adolescent de 13 ans, disparu en juin 2011 à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, avait été retrouvé quatre mois plus tard.
Trois personnes, deux hommes et une femme, ont été mises en examen et incarcérées samedi soir à Pau pour les mêmes chefs d’accusation. Tous sont accusés d'avoir participé à l'assassinat avec les circonstances aggravantes d'actes de torture et de barbarie, enlèvement et séquestration durant plus de sept jours de la victime, âgée de moins de quinze ans, le tout en bande organisée. La femme, âgée de 47 ans, et les deux hommes, âgés de 26 et 73 ans, ont été incarcérés dans trois prisons différentes.
Mickaël Baehrel, compagnon de la femme incarcérée, a reconnu être l'auteur de l'assassinat à coups de marteau et a été présenté dimanche matin devant une juge d'instruction.
Le rôle des suspects est encore flou
Si l'enquête progresse vite, le mobile de cet assassinat et l'implication de chacun des suspects restent flous. D’après Jean-Christophe Muller, procureur de Pau, Mickaël Baehrel a « reconnu avoir frappé » Alexandre d’emblée « avec un marteau, parce qu'il avait la rage, était énervé, alcoolisé ».
Mais comme l'explique ce lundi matin l'envoyé spécial de BFMTV et RMC à Pau Antoine Delpierre, des doutes persistent sur le moment exact de la mort de l’adolescent. Est-il mort sur le coup ou vivait-il encore entre le 4/5 juin et le 17 juin, moment où il a été retrouvé démembré dans le Gave, la rivière qui traverse Pau ? Reste aussi à éclaircir le rôle des trois autres suspects. Hier, le procureur de Pau a particulièrement insisté sur la personnalité de Jean-Claude Ducos, un chasseur de 74 ans qui entretenait des relations homosexuelles avec Mickaël Baehrel. Selon plusieurs sources, ce retraité, qui aurait participé au démembrement du corps, occuperait la place de mentor au sein du groupe. L'enquête devra également déterminer l'implication exacte de Mike, 25 ans, et Fatima, 47 ans. Cette toxicomane mère de trois enfants était la compagne "officielle" de Mickaël Baehrel au moment des faits. Face au juge, elle s'est murée dans le silence.
Avant son interpellation mercredi, Mickaël Baehrel avait fait l'objet de dix condamnations. Neuf fois pour des vols, condamnations toutes antérieures à l'agression d'Alexandre, et une fois pour l'agression d'un autre marginal avec un marteau, à Pau, un mois après la disparition de l’adolescent. Agression pour laquelle il était incarcéré à la maison d'Arrêt de Neuvic, en Dordogne, jusqu'à mercredi dernier, jour où les enquêteurs l'ont extrait de sa cellule pour l'entendre sur la mort d'Alexandre.
Alexandre avait disparu le 4 juin 2011 alors qu'il se rendait chez son père, dans le centre de Pau. Après son fémur, retrouvé le 26 juin, les autres morceaux de son corps avaient été trouvés les 19 et 20 octobre, alors qu'ils gisaient sous des gravats, également dans le Gave.