Patrimoine des élus : Bartolone pour un contrôle sans publication

Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée nationale - -
Contrôler le patrimoine des députés oui, mais Claude Bartolone ne veut pas de publication. Le président socialiste de l'Assemblée nationale a estimé jeudi que la mise en place d'un système de contrôle du patrimoine permettant d'« assurer qu'il ne peut pas y avoir de dérive » devrait suffire. « Je pense qu'il y a possibilité de préserver la vie privée des élus et de permettre un contrôle qui est attendu », a-t-il dit. « Je suis sûr qu'une majorité des Français ne veulent pas de la démocratie paparazzi. Ils veulent que l'on puisse dire, "les élus, nous sommes attentifs à ce qu'ils soient honnêtes et qu'il n'y ait pas d'enrichissement au cours de leur mandat" ». Les présidents socialistes des commissions des lois de l'Assemblée nationale et du Sénat, Jean-Jacques Urvoas et Jean-Pierre Sueur, avaient exprimé les mêmes réserves mercredi, jour de la présentation du projet de loi en conseil des ministres. Ils avaient exprimé dans un communiqué commun « leur volonté d'élaborer dans le cadre du futur travail parlementaire un mécanisme permettant de concilier transparence, contrôle et respect de la vie privée ».
Pour Vidalies, il n'y a « pas le choix »
Pour Claude Bartolone, « nous sommes dans une démocratie parlementaire. Il y a eu le temps de l'annonce, il y a eu le temps de la communication maintenant c'est à l'Assemblée et au Sénat et de faire le travail ». De son côté, le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a déclaré garder l'espoir que le Parlement voterait cette publication du patrimoine voulue par François Hollande après les révélations sur le compte en Suisse de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac. « Je garde cet espoir. Je sais bien qu'ils résistent mais quand le Premier ministre a dit aux membres du gouvernement qu'on allait le faire, personne n'a sauté de joie », a-t-il dit. Pour le ministre, cette mesure s'impose pour répondre à la suspicion, mal fondée selon lui, des Français envers leurs élus. « Personne ne peut ignorer que les Français pensent que leur classe politique est corrompue, à 75 ou 80%, et à partir du moment où ils ont cette image de nous, ils ne nous écoutent même plus », a-t-il ajouté. « Que chacun prenne ça en considération (...) retrouver simplement la capacité d'écoute de nos concitoyens passe par cette mesure-là. Il faut le faire, on n'a pas franchement le choix », a conclu Alain Vidalies.