Paris: des braqueurs qui s'attaquaient à des familles asiatiques devant les assises

- - Croquis d'audience représentant Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, lors de son procès, le 13 mars 2017 à Paris - Benoit PEYRUCQ, AFP/Archives
Les victimes ont connu la terreur. Entre juillet et octobre 2012, plusieurs familles d'origine asiatique sont attaquées à leur domicile et subissent l'ultraviolence de leurs agresseurs. En tout les cinq attaques se concentrent sur un périmètre restreint de l'est parisien, dans les 3e, 18e et 19e arrondissements de la capitale.
D'après Le Parisien, plusieurs des victimes figuraient sur une liste dérobée de clients d'une société d'installation de coffre-forts et auraient été ciblées par les agresseurs pour leur présumée richesse. En réalité si certaines victimes étaient gérant d'entreprise d'autres étaient également sans emploi.
Une fois les victimes choisies, les agresseurs opéraient de la même manière. Après un rapide repérage des lieux, les malfaiteurs interviennent alors que les victimes se réveillent ou conduisent leurs enfants à l'école. En se faisant passer pour des livreurs ou des facteurs, ils entrent cagoulés dans le logement des victimes et les brutalisent. Jouant littéralement à terroriser leurs victimes, certaines sont menacées un pistolet dans la bouche ou lacérées superficiellement avec une feuille de boucher. Un sécateur est aussi utilisé pour entailler le doigt de deux adolescents. Parmi les victimes, une sexagénaire a rapporté avoir subi un viol. Un acte qui ne sera pas retenu dans le procès des malfaiteurs, faute d'avoir pu identifier l'auteur. Dans ce climat d'extrême violence, les braqueurs extorqueront jusqu'à 7.000 euros.
De la violence au sein du groupe
Un climat de violence également au sein du groupe d'agresseurs où la haine s'est propagée. En tout sept hommes dont six au lourd passé judiciaire comparaissent devant les assises de Paris. L'un des malfaiteurs a à son tour été la cible d'intimidations après avoir reconnu les faits.
"Il a choisi très tôt de reconnaître sa participation, ce qui lui a valu trois ans et demi de calvaire. Il a subi menaces et pressions pour qu'il change de version", relate Me Xavier Nogueras son avocat, dans Le Parisien.
Accusé par ses comparses d'être une balance, il a été plusieurs fois changé de lieu de détention, la justice craignant pour sa vie. Celui présenté comme le leader du gang par l'accusation, et qui aurait obtenu la liste des coffres, conteste de son côté être au coeur du gang.