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Police-Justice

Paris: 24 gardes à vue après la dispersion de Nuit Debout à République

Des grenades lacrymogènes et assourdissantes ont été tirées au beau milieu de la nuit et des véhicules ont été incendiés.

Les forces de l'ordre ont dispersé ce vendredi vers 1h30 plusieurs centaines de personnes qui refusaient de quitter la place de la République à l'issue d'un nouveau rassemblement de Nuit debout qui était autorisé jusqu'à minuit. Selon la préfecture de police, 27 personnes ont été interpellées et 24 ont été placées en garde à vue ont eu lieu pour vue jets de projectiles, violences, et dégradations. 

"Jusqu'à 3h30, les forces de l'ordre ont subi des jets de projectiles. On ne dénombre aucun blessé, ni du côté des forces de l'ordre ni de celui des manifestants", affirme la préfecture de police dans un communiqué, précisant que les gardés à vue feront "l'objet de poursuites judiciaires".

"A 23 heures, un groupe de 150 manifestants qui tentait de quitter la place a été bloqué sur plusieurs accès pas les effectifs de police qui ont été la cible à plusieurs reprise de jets de projectiles, nécessitant l’usage de gaz lacrymogène", selon le communiqué de la préfecture. Toujours selon la police, la dispersion a débuté autour d'1h15, "les effectifs de police ont à nouveau reçu de nombreux jets de projectiles, provenant notamment d’un bloc en béton découpé au burin et au marteau par des individus", précise le communiqué.

"Dispersez-vous", avait auparavant sommé un policier muni d'un porte-voix, place de la République, avant que les forces de l'ordre utilisent des grenades lacrymogènes et assourdissantes pour déloger les manifestants qui ont scandé "terroristes, terroristes".

Une fois la place de la République évacuée, la police a progressivement fait reculer les manifestants dans les rues adjacentes. Deux Autolibs et deux scooters ont été brûlés à quelques centaines de mètres de la place.

L'autorisation prenait fin à minuit

Plusieurs personnes ont été interpellées. Une structure ronde faite de palettes et surmontée d'un toit, montée au cours de la soirée, a rapidement été saisie par les policiers. Des groupuscules non identifiés avaient appelé ces derniers jours sur les réseaux sociaux à "mieux occuper les lieux", "avec barricades", à l'issue de la manifestation contre la loi travail jeudi après-midi. A plusieurs reprises dans la soirée, quelques jeunes, tournant autour de la place, ont jeté des bouteilles en verre sur les forces de l'ordre. Gendarmes et CRS bloquaient les issues de la place, empêchant tout départ en "cortège sauvage".

De telles manifestations spontanées, parfois émaillées d'incidents, s'étaient régulièrement déroulées en marge de Nuit debout depuis le début du mouvement le 31 mars. Jeudi matin, la préfecture de police de Paris avait pris un arrêté interdisant les cortèges partant de la place de la République, ainsi que le stationnement de véhicules légers et la diffusion de musique dans la nuit de jeudi à vendredi "pour des raisons de sécurité et afin d'assurer la tranquillité publique aux abords du lieu du rassemblement". La préfecture de police avait également rappelé "aux organisateurs et participants la nécessité de ne pas installer de structures autres que celles précisées dans la déclaration de manifestation" et de "respecter scrupuleusement l'heure de fin de déclaration du rassemblement, à savoir minuit, pour la dispersion et le rangement des installations".

A. D. avec AFP