BFMTV
Police-Justice

Outreau: Daniel Legrand acquitté à nouveau

-

- - -

"A l'ensemble des questions sur la culpabilité de Daniel Legrand il a été répondu non", a déclaré le président de la cour, Philippe Dary, à l'issue d'un peu plus de cinq heures de délibération.

Daniel Legrand, l'un des acquittés d'Outreau qui était jugé depuis le 19 mai dans l'un des derniers volets du dossier, a été acquitté vendredi par la cour d'assises des mineurs d'Ille-et-Vilaine, suivant les réquisitions de l'avocat général qui avait défendu "l'innocence" de l'accusé.

"A l'ensemble des questions sur la culpabilité de Daniel Legrand il a été répondu non", a déclaré le président de la cour, Philippe Dary, à l'issue d'un peu plus de cinq heures de délibération. L'ambiance dans la salle d'audience est restée sereine à l'exception de quelques applaudissements et aussitôt, la mère et les deux soeurs de Daniel Legrand l'ont rejoint pour s'asseoir à ses côtés dans le box des accusés, qu'il n'est plus.

"Je suis sous le choc, je n'ai pas de mots. C’est un échec mais je repars la tête haute", a réagi Jonathan Delay, l'un des parties civiles quelques minutes après le verdict. "La justice a tranché, c’est comme ça".

Tous les "acquittés" vivants, les quatre condamnés pour avoir violé les quatre fils Delay, - parmi lesquels leur mère Myriam Badaoui dont les multiples accusations dans l'instruction puis les revirements aux procès avaient fait basculer l'affaire -, mais aussi l'ancien juge d'instruction Fabrice Burgaud, sont venus témoigner au procès de Rennes.

Le fruit de "souvenirs reconstruits"

Si les avocats des parties civiles ont à de nombreuses reprises argué que ce procès avait le mérite de redonner la parole aux victimes dont les souffrance ont été escamotées par la place donnée aux acquittés, il était difficile de savoir, à la fin des débats, quel bénéfice en tireront les jeunes hommes d'une vingtaine d'années que sont devenus Chérif, Dimitri et Jonathan Delay, qui s'étaient constitués partie civile.

L'avocat général a estimé que les accusations qu'ils ont porté à Rennes pour la première fois contre Daniel Legrand étaient le fruit de "souvenirs reconstruits", résultant de leur enfance de traumatismes et de viols mais aussi des violences psychologiques vécues lors de l'instruction et des procès.

Treize des 17 accusés de cette affaire, parmi lesquels Daniel Legrand mais aussi son père homonyme décédé depuis, avaient été acquittés en 2004 et 2005 à l'issue de ce qu'on a surnommé le "fiasco judiciaire d'Outreau". Le président de la République Jacques Chirac leur avait même présenté ses excuses.