Orléans: une gérante d'auto-école au tribunal après avoir interdit le port de couvre-chef dans ses locaux

Des délais d'attente toujours aussi longs dans les auto-écoles - Lionel BONAVENTURE / AFP
L'une des gérantes d'une auto-école d'Orléans a comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de la ville pour avoir interdit en 2017 le port de "couvre-chef" dans ses voitures et ses deux succursales.
Deux musulmanes avaient porté plainte et le collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) s'était constitué partie civile. Le jugement sera rendu le 28 novembre prochain.
"Ce n'est pas la nonne en cornette qu'on cible mais la femme qui porte un foulard, signe d'une pratique religieuse, et c'est autorisé, point!" a affirmé le procureur de la République, Nicolas Bessonne, en réclamant au tribunal une amende de 1.000 euros contre les deux gérantes. "Nous sommes là pour poser des garde-fous et maintenir le pacte social", a-t-il ajouté.
Un règlement imposé début 2017
Ce règlement intérieur avait été imposé au début de l'année 2017 par les repreneuses de l'auto-école. L'une des gérantes avait alors écarté la protestation du CCIF, niant toute volonté discriminatoire et mettant en avant un but éducatif.
Une des deux élèves musulmanes avait retiré son voile pour prendre ses cours de conduite, a expliqué leur avocat, Me Johan Hervois. "Elle s'est sentie humiliée et envahie par un sentiment de culpabilité", a-t-il expliqué au journal la République du Centre.
La gérante mise en cause, âgée de 54 ans, a nié lors de l'audience toute idée discrimination et expliqué qu'elle voulait surtout éviter que ses élèves reçoivent des appels téléphoniques ou écoutent de la musique pendant les cours. "Il y a 180 auto-écoles dans le Loiret", a-t-elle fait valoir, expliquant que ses clientes étaient libres d'aller voir ailleurs.